L'Histoire à venir, the festival

Publié le 28 avril 2022 Mis à jour le 10 mai 2022
du 12 mai 2022 au 15 mai 2022 un peu partout à Toulouse et Aurignac
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Vingt mille lieux sur la Terre

Du 12 au 15 mai 2022, la 5e édition du festival L’histoire à venir proposera plus de soixante rencontres, débats et ateliers dans différents lieux de Toulouse. Chercheur·ses en histoire, en sciences humaines et sociales, auteur·rices exploreront les « Vingt mille lieux sur la Terre » qui viendront nourrir la thématique de l’édition 2022.

Les lieux façonnent nos rapports au monde : les sociétés humaines et animales comme les milieux naturels s’inscrivent dans des espaces qui sont autant le produit de nos interactions qu’un cadre qui contraint nos actions. Les lieux définissent les appartenances sociales et juridiques, fondent les sociétés politiques, déterminent les relations entre voisins proches ou lointains. Ils peuvent générer des droits, incarner une souveraineté, conférer une dimension sacrée, offrir des ressources.

Parce que nous habitons toujours quelque part, nous nous pensons à partir de ces espaces, que nous aborderons durant le festival à différentes échelles : de la grotte à la steppe, de la maison au voisinage, de l’espace national ou impérial aux circulations océaniques ou transcontinentales, de la citoyenneté aux migrations. Ce vagabondage nous mènera tout autour de la planète, de la préhistoire à nos jours, pour comprendre ce que les lieux ont fait à notre histoire.

Plusieurs membres du labo participeront : François Bon, Sandrine Costamagno, Alexandra Dardenay, Jean Guilaine, Antoine Laurent, Claire Manen, Sébastien Marzin, Pierre Moret, Jean-Marc Pétillon, Nicolas Teyssandier et Nicolas Valdeyron !
 

Entrer dans l'antre

  • Jeudi 12 mai, 12h30, théâtre de la Fabrique, Université Toulouse Jean Jaurès
  • Labo d’histoire, avec François Bon (préhistoire et archéologie) et Jean-Marc Pétillon (préhistoire et archéologie)

L’image d’"hommes et de femmes des cavernes" leur colle à la peau, mais il est vrai que, sans les réduire à l’obscurité des antres, les peuples de cette période ont aimé le monde souterrain. Mais au fond, pour y faire quoi ? Quel refuge ou quelle intimité avec les entrailles de la terre y cherchaient-ils ?
 

Des lieux virtuels : la reconstruction du passé grâce aux outils numériques

  • Jeudi 12 mai, 14h30, tiers lieu, Université Toulouse Jean Jaurès
  • Labo d’histoire animé par Charles Davoine (histoire), avec Alexandra Dardenay (archéologie), Antoine Laurent (archéologie et géomatique) et Nicolas Marqué (histoire)

Les outils numériques, notamment l’imagerie 3D, permettent aux archéologues et aux historien·nes de reconstituer des lieux aujourd’hui disparus ou inaccessibles au public. À travers plusieurs exemples, et notamment ceux de la grotte Chauvet-Pont-d’Arc, du site antique d’Herculanum et de Toulouse à l’époque moderne, cette rencontre montrera les nombreuses opportunités que ces reconstitutions permettent, en termes de recherche comme de restitution.
 

Au Néolithique : une place pour les femmes

  • Jeudi 12 mai, 14h30, librairie Ombres Blanches
  • Rencontre avec Jean Guilaine (protohistoire et archéologie)

L’étude des représentations, figurines, stèles, statues, art rupestre, les données de l’archéologie funéraire et les apports de la génétique permettent de décrypter le rôle et la place des femmes au sein des premières sociétés sédentaires. Le Néolithique, période marquée par les débuts de l’agriculture et de l’élevage, est en effet un tournant essentiel dans l’histoire qui ouvre sur notre propre monde et aide à comprendre comment s’est formée la catégorisation des sexes. Jean Guilaine, qui occupa la chaire de protohistoire au Collège de France, livre ici parmi ses plus récents travaux.
 

Comment lire dans le sol les traces des nomades d'antan

  • Jeudi 12 mai, 18h, bibliothèque d'étude et du patrimoine
  • Labo d’histoire, avec Claudine Karlin (archéologie et ethnologie) et François Bon (préhistoire et archéologie)

La surface de la terre a été sillonnée en tous sens par les populations préhistoriques nomades, et des milliers de feux ont été allumés par elles au détour de chaque vallée, aux abords de chaque rivière, au cours des centaines de millénaires du Paléolithique. Parfois, un peu miraculeusement, aussi fugaces soient-elles, ces traces se sont conservées sous nos pieds. Comment les révéler, comment les lire et surtout, de quelle façon les interpréter afin qu’elles nous permettent d’entrer un peu dans l’intimité de ces peuples lointains qui occupèrent les lieux bien avant nous ?
 

La cartographie : une image du monde ?

  • Vendredi 13 mai, 14h, foyer du Capitole
  • Labo d’histoire animé par Guillaume Gaudin (histoire), avec Héloïse Kolebka (cartographe), Pierre Moret (histoire et archéologie) et Nepthys Zwer (histoire)

Les cartes servent d’abord à se repérer, mais ce sont aussi des outils de compréhension du monde : elles permettent à l’œil de saisir des formes d’organisation humaine, voire des dynamiques historiques que la parole peine à décrire. Les cartes sont aussi des formes de création et d’expression qui façonnent notre regard et nos représentations. Outils de propagande et de domination, elles peuvent aussi servir à voyager
et à rêver d’un autre monde.
 

Vivre avec les morts à la Préhistoire

  • Vendredi 13 mai, 18h30, Muséum de Toulouse
  • Labo d’histoire animé par Nicolas Teyssandier (préhistoire et archéologie), avec Fanny Bocquentin (archéo-anthropologie) et Nicolas Valdeyron (préhistoire et archéologie)

Les humains enterrent certains de leurs défunts depuis au moins 100 000 ans, mais à partir du Néolithique, ils les rendent de plus en plus visibles et présents dans leur quotidien et sur le long terme. Longtemps inhumés dans les villages, les morts sont progressivement regroupés dans les premiers cimetières, et des monuments funéraires érigés en des points remarquables du paysage. En mêlant différents types d’archives archéologiques, nous verrons combien le traitement des morts structure les espaces des vivants et devient un puissant révélateur des identités sociales.
 

Grotte Chauvet et grotte Cosquer. Valeur universelle, patrimoniale et restitution

  • Vendredi 13 mai, 19h, musée-forum de l'Aurignacien
  • Labo d’histoire animé par Sébastien Marzin (préhistoire et archéologie), avec Valérie Moles (préhistoire)

Les conditions d’un développement intellectuel artistique émergent avec Homo sapiens. Les vestiges de cette pensée symbolique sont, entre autres, les œuvres d’art laissées sur les parois des cavernes. Celles de la grotte Chauvet en Ardèche ou celles de la grotte Cosquer à Marseille, découvertes en 1991 et 1994, ne seront jamais accessibles pour des raisons de conservation et du fait d’une montée des eaux qui ennoie la cavité. La restitution maîtrisée de ces patrimoines de l’humanité permet désormais de mettre à la portée de toutes et tous ces joyaux de l’art préhistorique.
 

Animaux en résidence

  • Samedi 14 mai, 10h30, Muséum de Toulouse
  • Labo d’histoire animé par Thomas Galoppin (histoire), avec Thomas Brignon (histoire), Sandrine Costamagno (préhistoire et archéologie) et Martin Giurfa (neurobiologie)

Comment les animaux habitent-ils l’espace ? La « maison » des animaux considérés comme « sauvages » diffère-t-elle de celle des humains ? En quoi nous invite-t-elle à repenser les rapports au territoire ? Par une approche interdisciplinaire, les intervenant·es tenteront d’explorer les relations complexes que les espaces et les modes d’habiter tissent entre les humains et les animaux, de la ruche à la grotte, de la forêt à la toundra, et en naviguant dans le temps, du Paléolithique jusqu’à nos jours.
 

Les néolithiques : une nouvelle façon d'habiter la Terre

  • Samedi 14 mai, 12h15, Cave poésie
  • Labo d’histoire animé par Nicolas Teyssandier (préhistoire et archéologie), avec Fanny Bocquentin (archéo-anthropologie) et Claire Manen (archéologie et néolithique)

Il y a un peu plus de 14 000 ans au Proche-Orient, les humains commencent à construire et implanter des villages. C’est l’aube de la sédentarisation qui sera suivie d’une métamorphose de la société et des environnements, avec la naissance de l’agriculture et de l’élevage. Nous verrons comment ces communautés transforment progressivement les écosystèmes traversés, façonnent les paysages culturels, modifient leurs relations sociales et, plus généralement, leurs relations aux autres et au monde.
 

Le commun des mortels

  • Samedi 14 mai, 15h, La place de la dance CDCN
  • Labo d’histoire animé par Corinne Bonnet (histoire), avec François Bon (préhistoire et archéologie) et Julien Loiseau (histoire)

Depuis la préhistoire et encore au Moyen Âge, du fait de leur proximité avec les lieux d’inhumation, les habitants des villes comme des communautés rurales doivent voisiner avec les morts. Cela entraîne des concurrences, lorsque l’espace manque, mais définit également des ancrages forts dans l’espace et dans le temps, par l’affirmation d’appartenances, de droits ou encore de mémoires communes. Entre histoire et archéologie, de Jérusalem à l’Éthiopie, cette rencontre nous amènera à réfléchir à cette cohabitation singulière entre les vivants et les morts.
 

Un tour du monde épicé

  • Samedi 14 mai, 20h30, théâtre Garonne (grande salle)
  • Soirée animée par Emmanuel Laurentin (presse), avec François Bon (préhistoire et archéologie), Vanessa Caru (histoire), Marie Favereau Doumenjou (histoire), Adeline Grand-Clément (histoire), Sergi Sancho Fibla (histoire) et Guillaume Gaudin (histoire)

Depuis la préhistoire, les épices circulent autour de la terre, objets de convoitise et de commerce au long cours. Saveurs, odeurs et remèdes mêlant le safran, la cannelle, le poivre, le piment ou plus simplement le sel, voyagent d’un lieu à un autre. Venus de loin mais inclus dans des recettes locales, ils en deviennent des ingrédients considérés comme traditionnels. Des rituels grecs aux monastères médiévaux, et de l’Amérique à la Chine, c’est à un voyage gustatif et olfactif auquel nous vous invitons.

  • 22h Quiz musical animé par Guillaume Gaudin et Christian Rico + DJ Set Autour du monde par DJ No Breakfast