L’occupation de l’espace durant la Protohistoire en moyenne montagne pyrénéenne

Publié le 28 novembre 2022 Mis à jour le 28 novembre 2022
le 2 décembre 2022
14h30
Salle du château, université Toulouse-II-Jean-Jaurès
20221128_soutenance_Bousquet
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Soutenance de thèse de Delphine Bousquet

Delphine Bousquet soutiendra publiquement sa thèse de doctorat intitulée L’occupation de l’espace durant la Protohistoire en moyenne montagne pyrénéenne : cas d'étude en haute Cerdagne (Pyrénées-Orientales), entre informations archéologiques du sous-sol et de surface, préparée sous la direction de Philippe Boissinot, le vendredi 2 décembre 2022 à 14h30 (salle du château – université Toulouse 2 Jean Jaurès).

Le jury sera composé de :

Philippe Boissinot, Directeur d’études, EHESS, université Toulouse-II-Jean-Jaurès, directeur de thèse
Thibault Lachenal, Chargé de recherche, CNRS, université Paul Valéry, Montpellier III, examinateur
Miquel Molist Montaña, Professeur, Universitat Autònoma de Barcelona, rapporteur
Nicolas Poirier, Chargé de recherche, CNRS, université Toulouse-II-Jean-Jaurès, examinateur
Christine Rendu, Directrice de recherche, CNRS, université Toulouse-II-Jean-Jaurès, examinatrice
Réjane Roure, Professeure, université Paul Valéry, Montpellier III, rapporteure
 

Résumé

La Cerdagne, plaine d'altitude nichée au cœur de la chaîne des Pyrénées dans sa partie Est, est une zone de passage entre la France et l’Espagne, qui est cependant un espace possédant ses caractères propres et une histoire particulière dont on voudrait ici retracer les principales évolutions durant la Protohistoire (âges du Bronze et du Fer). Cette région a fait l’objet de recherches archéologiques programmées sur des habitats agglomérés en moyenne montagne et sur des habitats saisonniers en haute montagne semble-t-il associés à des terrasses qui interrogent sur leur fonction. Elle s’ouvre depuis une quinzaine d’années aux travaux d’archéologie préventive qui restent cependant assez spatialement limités, mais sources d’informations nouvelles pour la compréhension de l’occupation humaine. En outre, du fait de cet ancrage montagnard, il est possible de croiser ici ces données archéologiques avec celles issues de tourbières analysés par les palynologues.

À l’issue de ces recherches, il apparaît qu’une période entre la fin de l’âge du Bronze et le début de l’âge du Fer se démarque par une abondance d’indices, en particulier la présence d’un décor céramique tout à fait singulier (« décor cerdan »). Nous avons décidé d’approfondir les connaissances sur cette période de transition qui constitue une des plus marquées de l’histoire de la Cerdagne, en réexaminant l’ensemble des données anciennes et en procédant à de nouvelles investigations, des prospections pédestres et de nouvelles fouilles principalement (en grande partie dans le cadre d’un Programme Collectif de Recherche), en mettant l’accent sur le développement de cet espace rural.

Le site de référence de Lo Lladre (Llo) a ainsi fait l’objet d’un nouveau programme de fouilles auquel nous avons participé, qui a donné lieu à une révision des contextes stratigraphiques et chronologiques, ainsi qu’à des prélèvements destinés à des analyses naturalistes, afin de renseigner les caractéristiques de l’économie agro-pastorale de cette période. Ces informations sont complétées par celles obtenues sur des sites d’extension moindre, en grande partie inédits (Lo Port - Eyne), certainement des installations agricoles qui illustrent la densité de l’occupation protohistorique de la Cerdagne.

Une nouvelle approche a également été tentée sur les espaces intercalaires, appréhendés par la seule prospection pédestre. Il apparaît que dans cette région de montagne, quasiment sans labours, seules les taupinières permettent d’avoir des informations sur la présence de mobiliers archéologiques dans le sous-sol. Nous avons développé à ce propos une approche méthodologique originale tenant compte à la fois de l’éthologie des taupes et du degré de visibilité des surfaces prospectées. Il en ressort bien évidemment des biais de connaissance mais surtout un bilan sur l’intensité de l’occupation agro-pastorale.

Une des difficultés que nous avons rencontrées est la possibilité de faire dialoguer l’ensemble de ces informations très hétérogènes, qui faute de fouilles étendues, demeurent en grande partie ambigües, mais livrent pour autant quelques indices probants. Ainsi se dessinent un nouveau tableau de l’occupation protohistorique de la Cerdagne et des recherches futures dont on envisage ici les modalités pertinentes.