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Économie, de la production à la consommation
retour à la page équipe RHAdAMANTE
Les dynamiques socio-économiques et culturelles sont au centre des recherches, abordées dans toute la diversité des matériaux étudiés (terre cuite, verre, métaux, pierre, textile, carporeste, bois…), dans un large spectre chronologique et géographique (ancrage local, national et européen). Les études en cours portent sur l’économie des sociétés protohistoriques et antiques en suivant le fil de la « vie » des objets et des denrées depuis leur façonnage jusqu’à leur abandon. Le thème se décline en trois axes qui revêtent chacun un aspect de l’économie des sociétés : techniques mises en œuvre pour la production de biens et de denrées agricoles, pour leur diffusion et les échanges, et pour leur utilisation.
Ce découpage a pour vocation de s’affranchir des barrières induites par les domaines de recherche, pour mettre en avant des thématiques communes visant à favoriser les échanges entre spécialistes afin de documenter l’organisation des sociétés au travers de la culture matérielle. Naturellement, la plateforme Archéosciences avec ses différentes thèques (en particulier céramothèque, thèque métal et verre, thèque plantes et insectes, lithothèque) et ses plateaux techniques constitue un support essentiel de ces recherches communes.
L'axe 2.1. "Techniques et modes de production" (coord. Th. Le Dreff) vise à restituer les chaînes opératoires, à identifier les structures de production et à questionner le statut des artisans. Pour atteindre ces objectifs, sont aussi bien sollicitées la caractérisation physico-chimique des matériaux, les fouilles de lieux de production ou d’ateliers, les études technologiques et tracéologiques d’artefacts quel que soit leur degré de transformation (semi-produits, déchets, ébauches, outils, objets finis, etc.), ainsi que les démarches expérimentales.
L’axe 2.2. « Échanges et diffusion » (coord. L. Benquet, M. Brochot) met l'accent sur les échanges et la diffusion des biens, des concepts et la circulation des individus. Il s’agit de questionner les notions d’économie et de commerce, de restituer les réseaux de circulation et de distribution, de cerner les aires de diffusion, d’identifier les modalités et les supports d’échanges, de caractériser les contacts et les interactions, tout en s’interrogeant sur les transferts de savoirs et de savoir-faire. Sont également appréhendées les notions d’influences, d’emprunts, d’imitations et d’acculturation. La thématique des échanges est également abordée par le biais de l’épigraphie (sources textuelles, timbres amphoriques, marques et signatures sur verre…) et de la numismatique. Enfin, des analyses archéométriques permettent d’apporter de nouvelles données sur l’origine des productions (métaux, céramique, verre…).
L’axe 2.3. « Consommation et utilisation » (coord. S. Cornardeau, Fr. Durand, M. Joly) vise à caractériser la fonction, les modes d'utilisation et de dépôt ou d’abandon des artefacts et écofacts. L’analyse fonctionnelle s’appuie sur les typologies, la tracéologie, la nature des assemblages et celle des contextes de découverte. L’étude des traces et indices d’utilisation visibles sur les artefacts (usure, entretien, manipulations, déformation, fragmentation…) participent à identifier leur fonction et usages. Des analyses chimiques sont également mises en œuvre pour révéler le contenu d’objets particuliers. Sont abordées les questions des pratiques de stockage, de réemplois, de recyclage ou d’enfouissement. Si la consommation des biens est la finalité de la production des objets, la pratique du recyclage et de la réutilisation ne date pas d’aujourd’hui. Cet axe se concentre aussi sur les aspects socioculturels des biens et des denrées. Il convient en premier lieu de s’intéresser à la caractérisation de leurs fonctions : domestique ou funéraire, architecturale (éléments de placage, tesselles, vitrages…), personnelle (instruments de toilette, habillement, parures…), divertissement etc. puis d’en restituer les modalités d’accès (objets communs, rares, exotiques) afin de questionner le statut social des populations. Enfin, l’alimentation en tant que marqueur social et culturel est également questionnée au travers des restes carpologiques et de la vaisselle.
Expérimentations archéologiques : 1. Brassage de bière réalisé par Patrick Soquet (Brasserie du Jugement dernier) à l'Archéosite de Saint-Romain-en-Gal (cliché F. Durand) ; 2. Coulée de bronze dans un moule permettant la fabrication simultanée de trois bracelets par fonte à la cire perdue (cliché M. Nordez) ; 3. Reconstitution par Allain Guillot d’un gobelet en verre incolore à décor de filets rapportés des IIe et IIIe siècles (cliché M.-T. Marty).
Four gaulois de l’oppidum de Bouriège (Aude) « Devant la ville », fouille 2021. Cliché Chl. Diakité et S. El Haddaoui).
Traces d'usure et d'affûtage sur le tranchant d'une lame de hache à ailerons en bronze du IXe s. av. J.-C. PCR Pays de Gannat, cliché Th. Enudde.