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  • Opération de terrain achevée,

Approches géophysiques, spatiales et architecturales à Roquelaure "La Sioutat" (Gers)

Publié le 12 novembre 2023 Mis à jour le 12 novembre 2023

Nouvelle fouille dans le cadre du défi-clé Occidunum

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L’opération de fouille réalisée en 2023 s’intègre dans le projet OCCIDUNUM – Oppidums et premières agglomérations d’Occitanie, de la révélation archéologique à la valorisation culturelle (dir. A. Beylier et Ph. Gardes), dans le cadre du Défi-clé Sciences du Passé financé par la région Occitanie et porté par l'université de Toulouse, et dans le cadre des recherches sur l’agglomération de Roquelaure "La Sioutat" (dir. Ph. Gardes).

Cette opération s’est appuyée sur deux campagnes de prospection géophysique (magnétique, électrique et géoradar) réalisées ces dernières années sur l’ensemble du plateau, sous la direction de F.-X. Simon (2020) et de B. Forés, et qui ont révélé plusieurs centaines d’anomalies correspondant à des structures creusées (trous de poteau, fosses, fossés, etc.) et des murs maçonnés. Le premier objectif était de développer une approche croisant géophysique, analyses spatiales et architecturales afin de mieux caractériser le contexte archéologique des vestiges découverts sur la fouille réalisée entre 2007 et 2021, observés sur une fenêtre ne correspondant qu’à environ 1 % de l’emprise totale de l’agglomération. Cette exploration du plateau par l’intermédiaire de 6 sondages permettait de contribuer à différentes problématiques de recherches, concernant en particulier l’architecture élitaire/communautaire et l’urbanisme des habitats groupés de hauteur de la fin de l’âge du Fer. L’aspect méthodologique était également au cœur des réflexions lors de cette campagne de fouille, qui consistait avant tout à tester le caractère archéologique des anomalies repérées et à les interpréter.

Si l’étude des vestiges est en cours, plusieurs découvertes notables peuvent d’ores et déjà être mentionnées. Plusieurs bâtiments sur poteaux plantés des IIe-Ier siècles av. n. è., comportant des modules de porteurs de 4 et 6 poteaux et des parois rejetées, ont été identifiés en partie sud-occidentale du plateau, avec des modules porteurs de dimensions très proches (autour de 25 m²). Deux ont été fouillés partiellement. Occupant de vastes superficies (plus de 100 m²), bien supérieures à celles des bâtiments en pan de bois identifiés dans l’emprise de fouille (généralement entre 15 et 25 m²), il est possible de considérer ces édifices comme relevant d’activités élitaires ou communautaires, permettant de singulariser ce secteur de l’agglomération. L’analyse du mobilier associé permettra de tester cette hypothèse et de préciser la fonction de ces constructions.

À l’extrémité ouest du plateau, un sondage a permis la mise en évidence d’un atelier de bronzier dont l’activité est centrée sur le Ier siècle av. n. è. Une puissante séquence de sols intérieurs, associée à plusieurs états de murs et de foyer, a livré des restes de fonderie et de dinanderie, des scories et un fragment de creuset, ainsi qu’un fabricat de fibule. De possibles pièces d’outillage macrolithique ont aussi été identifiées. Sous cette séquence de bâtiment, un épais niveau charbonneux a livré plusieurs kilogrammes de scories de réduction de fer, indiquant l’existence d’une intense activité de forge antérieurement.

Les autres sondages nous offrent également de précieuses informations sur l’agglomération durant l’âge du Fer et le début de l’Antiquité, et témoignent d’une occupation dense sur la majeure partie du plateau. Une fenêtre en partie occidentale a révélé une possible structure de drainage des IIe-Ier siècles av. n. è., contribuant aux réflexions sur l’approvisionnement en eau sur le plateau. En partie nord-est, près de l’accès principal au plateau et du rempart, deux imposants bâtiments maçonnés antiques ont également été explorés sur quelques dizaines de mètres carrés. Les vastes superficies – plusieurs centaines de mètres carrés -, l’importante épaisseur des murs, de même que la présence d’un espace de circulation extérieur solidement fondé (cour, voie ?), pourraient indiquer qu’il s’agit de constructions à vocation publique.

 

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Photographie par drone d’un sondage réalisé lors de la fouille de l’oppidum de l’âge du Fer de Roquelaure (Gers, France) en juin-juillet 2023. Cliché : Wilfried Labarthe.
 

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Carte des anomalies magnétiques réalisée à Roquelaure (Gers) sous la direction de F.-X. Simon et localisation des sondages réalisés en 2023.
 

Participant.e.s

Cédric GASCHY (archéologue)
Matthieu SOLER (archéologue, TRACES)
Mickaël XOMPERO (archéologue, CERAGas)
Laurence BENQUET (céramologue, INRAP/TRACES)
Fabien CALLÈDE (topographe, INRAP)
Didier CAILHOL (géomorphologue, INRAP)
Frédérique DURAND (carpologue, TRACES)
Thomas LE DREFF (céramologue SRA Occitanie/TRACES)