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PSPCA Premières Sociétés de Production dans la Corne de l’Afrique

Publié le 15 août 2023 Mis à jour le 18 décembre 2023

MEAE, ANR Big Dry, ANR NilAfar, SEEG INEE

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En Afrique, les évolutions du climat depuis la fin du Pléistocène prennent des formes bien plus extrêmes que dans d’autres parties de la Planète. Pour la Préhistoire récente, il est admis, qu’en réponse à ces bouleversements, les sociétés humaines de cette partie du monde ont dû adopter des stratégies économiques et sociales très variées selon les contextes environnementaux, régionaux et bien sûr culturels pour assurer leur survie. La géographie des territoires, les pressions de subsistance exercées par ce milieu auraient notamment joué un rôle essentiel dans l’émergence des premières sociétés de production tournées en particulier vers la domestication animale. Le programme de recherche PSPCA cherche à comprendre les paramètres intervenants au cours de ce basculement dans le monde de la production : bagage social, mental et culturel nécessaire à l’émergence de nouvelles pratiques, accroissement démographique associé à un climat stable favorisant la fixation, stress écologique appelant l’innovation pour la survie du groupe ou encore hiérarchisation et spécialisation des sociétés permettant la gestion raisonnées des ressources domestiques. Le programme cherche aussi à mesurer la vitesse de diffusion de l’économie de production dans la Corne et à identifier les modalités et vecteurs de cette diffusion : vastes mouvements de populations, acculturation de petits isolats culturels par contacts ou transferts d’idées...en considérant bien sûr que ces scénarios ne peuvent être vus comme mutuellement exclusifs.

PSPCA est un programme de recherches archéologiques, paléoclimatologiques et paléoécologiques dont le but est donc de documenter la transition chasseurs-cueilleurs / premiers éleveurs dans la Corne de l’Afrique et notamment dans l'environnement spécifique que sont les systèmes lacustres de l’est africain. Si le programme a déjà porté sur le Somaliland et l’Éthiopie (entre la fin des années 1990 et 2000), l’atelier de réflexion de PSPCA est actuellement celui d’un bassin lacustre, parmi les foyers d’émergence de l’économie de production de la Corne de l’Afrique où nous disposons aujourd’hui d’une documentation très solide après plus de vingt années de recherche archéologique et près d’une centaine de sites inventoriés dans PSPCA : le bassin sédimentaire du Gobaad à Djibouti dans la région du lac Abhé. Le caractère exceptionnel de ce bassin est qu’il a enregistré les principales fluctuations climatiques qu’a connues l’Est Africain durant les vingt derniers millénaires. On peut alors tout à la fois décrire l’organisation sociale des derniers chasseurs-cueilleurs et des premiers éleveurs, que les stress écologiques auxquels ils ont dû s’adapter et qui ont pu interférer dans leurs modalités de peuplement de la région. La reconstitution du régime paléohydrologique du lac Abhé et des variations climatiques adossées permettent aussi d’avoir une réflexion sur le rôle levier ou verrou du système lacustre dans la démographie, les dynamiques de peuplement, la variabilité phénotypique des populations, les innovations, les modèles de subsistance et les évolutions dans les structures sociétales de ces groupes humains particulièrement adaptatifs de la fin du Pléistocène à l’Holocène récent.

L’équipe est interdisciplinaire avec des approches visant à caractériser les modes de vie et de pensées de ces sociétés en transition, mais aussi l’environnement, le couvert végétal et la biodiversité animale qui ont pu constituer leurs niches écologiques. L’approche est aussi ethnoarchéologique (botanique actuelle du bassin lacustre, écologie de la faune de prédateurs actuels, architectures et habitats des groupes Afar et Somali qui occupent encore la région) dans trois buts : la sauvegarde du patrimoine, la constitution de référentiels actualistes interprétatifs des données archéologiques, la description d’un bassin de vie de l’ancien à l’actuel. Le programme s’inscrit d’ailleurs à Djibouti dans les recherches de l’ORREC, l’Observatoire Régional de Recherches sur l’Environnement et le Climat de Djibouti qui travaille sur la question du changement climatique ancien et actuel dans un périmètre large : Éthiopie, Djibouti, Somali, Kenya, Érythrée, Sud Soudan…

Au-delà de la recherche, le programme a coordonné l’élaboration du premier Centre de Conservation et d’Études (CCE) à Djibouti pour la conservation des biens culturels ; il a pour mission la formation à la recherche par la recherche des archéologues djiboutiens de demain, la valorisation et le classement du patrimoine archéologique du pays et participe à la mise en place d’une législation dans le domaine de l’archéologie préventive.

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Participant.e.s

GUTHERZ Xavier, Université Paul Valery-Montpellier 3, Laboratoire Archéologie des Sociétés Méditerranéennes, UMR ASM 5140, Lattes-Montpellier
CREVECOEUR Isabelle, Laboratoire De la Préhistoire à l’actuel : Cultures, Environnement et Anthropologie, UMR 5199 PACEA, Bordeaux
FOURVEL Jean-Baptiste, LAMPEA, UMR 7269, Aix-en-Provence
REVEL Marie, Université Côte d’Azur-CNRS, Laboratoire GEOAZUR UMR 7329
BAUDOUIN Emmanuel, UMR 7264 CEPAM, Nice
MARQUEBIELLE Benjamin, Laboratoires Travaux et Recherches Archéologiques sur les Cultures, les Espaces et les Sociétés, UMR 5608 TRACES, Toulouse
MOLOGNI Carlo, Université Côte d’Azur-CNRS, Laboratoire GEOAZUR UMR 7329, CEPAM UMR 7264, Nice
MARECHAL Laura, Laboratoire De la Préhistoire à l’actuel : Cultures, Environnement et Anthropologie, UMR 5199 PACEA, Bordeaux
AUBOURG Quentin, Université Toulouse Jean Jaurès
ANGESOM Friyat, Université Toulouse Jean Jaurès
HEROUIN Stéphane, Service Archéologique de la Ville de Chartres
OSMAN ALI Ibrahim, Technicien de recherche, CERD, IRAH Institut des Recherches Archéologiques et Historiques de la République de Djibouti
YOUSSOUF ADAM Asma, Assistante chercheur, CERD, IRAH Institut des Recherches Archéologiques et Historiques de la République de Djibouti
ABDOULKADER Mariam, Technicien de recherche, CERD, IRAH Institut des Recherches Archéologiques et Historiques de la République de Djibouti
BRUXELLES Laurent, UMR 5608 TRACES, Toulouse, Laboratoires Travaux et Recherches Archéologiques sur les Cultures, les Espaces et les Sociétés, UMR 5608 TRACES, Toulouse
ALARASHI Hala, Institución Milá y Fontanals de investigación en Humanidades (IMF), centro propio del Consejo Superior de Investigaciones Científicas (CSIC), Barcelone, Espagne
LESUR Joséphine, Laboratoire Archéozoologie, archéobotanique, UMR 7209 MNHN, Paris
DUFOUR Elise, Laboratoire Archéozoologie, archéobotanique, UMR 7209 MNHN, Paris
ZAZZO Antoine, Laboratoire Archéozoologie, archéobotanique, UMR 7209 MNHN, Paris
TRIBOLO Chantal, Institut de Recherche sur les Archéomatériaux, UMR5060 IRAMAT, Bordeaux et Orléans
DOUZE Katja, Africa Lab - Anthropology Unit Department of Genetics and Evolution University of Geneva –Switzerland
GABRIELE Marzia, CEPAM UMR 7264, Nice
KHALIDI Lamya, Laboratoire Cultures et Environnements. Préhistoire, Antiquité, Moyen-Âge, UMR 7264 CEPAM, Nice
DIAZ Amélie, Université Montpellier Paul Valery, Laboratoire Archéologie des Sociétés Méditerranéennes, UMR ASM 5140, Lattes-Montpellier
COUDERT Lucie, Université Toulouse Jean Jaurès, Laboratoire Travaux et Recherches Archéologiques sur les Cultures, les Espaces et les Sociétés, UMR 5608 TRACES, Toulouse
THOUVENOT Yoann, Laboratoire Archéologie des Sociétés Méditerranéennes, UMR ASM 5140, Lattes-Montpellier
HERVE Gwenaël, CEA, Laboratoire sur les Sciences du Climat et de l’Environnement, UMR 8212 LSCE, Gif sur Yvette