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Ethnoarchéologie de l’architecture en terre à Djibouti

Publié le 14 septembre 2023 Mis à jour le 26 septembre 2023

Enquêtes ethnographiques

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Ce programme en domaine actualiste sur l'architecture de terre en République de Djibouti trouve ses origines dans une recherche archéologique conduite depuis 2012 sur les échanges techniques en architecture en Mésopotamie et dans le Caucase du Néolithique au Chalcolithique (6e-5e millénaire) par Emmanuel Baudouin, avec comme question celle des conditions de changements techniques en architecture et les rythmes d'occupation des établissements villageois.

La seule approche archéologique ne rend pas possible l’interprétation des faits matériels d'un point de vue sociologique et historique (arrivée de populations, processus d'acculturation par exemple) et plusieurs problèmes restent en suspens : quelles sont les dynamiques à l'origine de l'innovation ou des diffusions techniques ? Se superposent-elles à celles d'autres composantes de la culture matérielle (lithique, céramique...) ? Par extension, les frontières techniques se surimposent-elles aux périmètres sociaux et lorsqu'elles évoluent sont-elles le fruit de profondes fractures sociales, économiques ?

La mise en place d'un programme ethnoarchéologique sur les mécanismes de la transmission des connaissances en architecture (conditions de l'innovation, de l'emprunt et de la diffusion) vise à apporter des clefs d’interprétation socio-culturelles à l’étude des ensembles archéologiques. La constitution de référentiels actualistes a débuté ainsi dans le district de Dikhil (Djibouti) au sud-ouest du pays où l'architecture traditionnelle des groupes Afars et Issas (Somalis) a pu être observée. Ce terrain, intégré au programme PSPCA Premières Sociétés de Production dans la Corne de l’Afrique, ouvre la possibilité de documenter auprès de sociétés d’éleveurs installés en petits villages ou dans des habitats dispersés la pratique d'une architecture dite vernaculaire toujours vivante, bien qu'en danger de disparition, et de pouvoir dialoguer avec des constructeurs et des propriétaires de maisons en terre.

Quatre objectifs orientent ces recherches ethnoarchéologiques :
  • documenter des techniques traditionnelles en voie d'extinction dans une optique de patrimonialisation ;
  • pister les techniques de construction au sein des groupes concernés afin de reconstituer les chaînes opératoires ;
  • expliquer les diversités techniques en termes de périmètres sociaux et écologiques afin de générer des modèles sur les processus de transmission des techniques ;
  • comprendre les mécanismes d'apprentissage et d'échanges techniques (emprunt, diffusion, innovation) en architecture de terre au sein des groupes étudiés.

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