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Ethnoarchéologie des traditions potières en Ethiopie

Publié le 14 septembre 2023 Mis à jour le 26 septembre 2023

Enquêtes ethnographiques

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Les enquêtes ethnographiques ont pour cadre le programme Diffusion and transmission of ceramics techniques and style in Ethiopian Rift: Ethnoarchaeological studies of potter communities. Elles sont conduites au sein de sociétés pastorales et agricoles, qui ont pour beaucoup conservé différentes formes d’artisanat (travail de la peau, du bois, du métal, de la vannerie et du tissage), en plus du travail de la terre. Les terrains s’opèrent depuis 2011 dans deux régions distinctes. La première dans les bourgades de Qarsa et Goljoota situées au coeur de la zone des grands lacs éthiopiens, le long de la vallée du Rift sur les contreforts orientaux des hauts plateaux ; la seconde au sud du pays, sur les contreforts occidentaux à Yrga Cheffe.

Ici vivent les Gedeo et Oromo Guji, les Woloyta, Wataa et Oromo, des communautés ethniques de potières, le plus souvent représentées par des femmes exerçant à temps plein cet artisanat, produisant des contenants aux formes et aux décors très divers et qui mobilisent des techniques de façonnage d’une grande variabilité. Ces productions sont vendues sur les marchés hebdomadaires, dans le cadre d’une consommation intra et inter-ethnique, et font l’objet d’un commerce, sur de plus longues distances, pour alimenter les centres urbains. Les poteries servent à transporter et à stocker les denrées (légumineuses, céréales, liquides), à cuisiner et cuire et bien sûr à servir.

Le travail des ethnoarchéologues, dans ce type de contexte de production traditionnelle actuel, consiste à analyser les tenants et enjeux liés à la production et à la diffusion de l’artisanat potier. Par l’observation et l’enregistrement photographique et vidéo des manières de faire un récipient et au moyen de questionnaires adressés directement aux artisans, l’équipe recueille autant de données qui servent comme d’un système de références pour aider l’archéologue à ouvrir son champ d’interprétation et de compréhension des vestiges céramiques, de leurs statuts, de leurs fonctions, des savoirs technologiques mobilisés, mais également des contextes culturels dans lesquels ils s’insèrent et sur les processus d’acculturation ou d’assimilation en jeu, perceptibles dans tous les mécanismes d’emprunt d’une innovation technique par exemple.

A l’heure où cette pratique disparait peu à peu à l’échelle mondiale, les poteries étant remplacées par des contenants en plastique ou en aluminium, ces terrains sont autant de moyens d’enregistrement et de sauvegarde d’un savoir-faire traditionnel.

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