Lovo - Matobo Archéologie des arts rupestres d’Afrique

20220104_LovoMatobo_affiche Deux programmes de recherches, deux expositions, un projet commun

L’idée de cette exposition Lovo / Matobo – Archéologie des arts rupestres d’Afrique est née suite à l’arrivée en 2021 de Geoffroy Heimlich au sein de l’UMR 5608 TRACES, en tant qu’Assistant Temporaire d’Enseignement et de Recherche. L’objectif est d’articuler deux expositions itinérantes déjà existantes, pour en faire le point central d’un évènement sur le campus autour des arts rupestres africains, qui sont encore largement méconnus.

En mettant la lumière sur le travail de deux de nos membres, G. Heimlich et C. Bourdier (maîtresse de conférence en Arts préhistoriques) et de leurs équipes, nous souhaitons souligner la forte spécificité de l’UMR 5608 TRACES et de l’Université Toulouse Jean Jaurès en ce qui concerne l'étude des arts préhistoriques et de l'archéologie africaine.

Lovo

Le massif de Lovo (République démocratique du Congo) est un ensemble de reliefs spectaculaires, répartis sur environ 430km², percés de nombreuses grottes et abris-sous-roche. Avec cent dix-sept sites inventoriés (dont vingt grottes ornées), le massif de Lovo contient la plus importante concentration de sites rupestres de toute la région, ce qui représente plus de 5700 images rupestres. Le massif se trouve dans le nord d’un ancien royaume africain, le royaume de Kongo. Même si ce royaume est, à partir de 1500, l’un des mieux documentés de toute l’Afrique tant par les sources historiques que par les sources ethnographiques et anthropologiques pour les périodes plus récentes, il reste en partie méconnu sur le plan archéologique.

La région fait l’objet de la mission archéologique franco-congolaise « Lovo » (dir. G. Heimlich et C. Mambu Nsangathi), soutenue par le Ministère de l’Europe et des Affaires étrangères et le Ministère de la Culture. Il est réalisé en collaboration étroite avec l’Institut des Musées Nationaux du Congo, l’instance congolaise en charge de la protection du patrimoine culturel. L’équipe regroupe actuellement treize étudiants et chercheurs congolais et français. Ce travail contribue également à alerter sur la nécessité du classement et de la préservation de ces ensembles, menacés par l’exploitation industrielle des massifs

L’exposition Lovo présente et résume les recherches en cours, afin de faire découvrir et de rendre accessible au grand public ce patrimoine méconnu, que l’Institut des musées nationaux du Congo souhaite pouvoir inscrire sur la Liste du patrimoine mondial de l’UNESCO. L’exposition est composée de quinze bâches autoportantes, avec des textes en français et en lingala. Une version en ligne est également disponible.

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Matobo

Classé au Patrimoine Mondial, le massif des Matobo (Zimbabwe) constitue l’un des plus importants foyers mondiaux d’art rupestre préhistorique en raison de la richesse et de la qualité technique et esthétique de ses peintures. Malgré leur caractère exceptionnel, les peintures rupestres des Matobo – et plus largement l’art rupestre préhistorique du Zimbabwe - demeurent largement méconnues, pour le public national comme international. Les publications sont rares, uniquement en anglais. Les données accessibles sur le web sont également très limitées.

Ce patrimoine artistique et archéologique exceptionnel fait l’objet du programme de recherche franco-zimbabwéen « MATOBART » (dir. C. Bourdier) financé par l’Institut Universitaire de France, le Ministère de l’Europe et des Affaires Etrangères, l’Ambassade de France au Zimbabwe et l’Institut Français en Afrique du Sud. Associant chercheurs et étudiant-e-s (dont une M1 et une doctorante de UTJJ), MATOBART vise à construire une collaboration scientifique et académique sur le long terme entre la France et le Zimbabwe, notamment en tant que chantier-école pour des étudiants des deux pays. Enfin, il comporte un volet de développement économique et social local par la formation de guides et des actions de sensibilisation en milieu scolaire.

L’exposition L’art rupestre du Zimbabwe : joyau méconnu de l’Afrique australe, réalisée par une promotion du Master ATRIDA de UTJJ sous forme de huit kakemonos, propose de courtes synthèses richement illustrées sur cet art rupestre et ses auteurs, avec un éclairage porté sur la recherche archéologique et le programme MATOBART. Elle est accompagnée de divers modules numériques accessibles en open-access sur internet (film CNRS, portraits vidéo, modules 3D de sites ornés).

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Organisation et planning

L’organisation est assurée par l’UMR 5608 TRACES, en collaboration avec les Centre de Promotion de la Recherche Scientifique et les bibliothèques de l’Université Toulouse Jean Jaurès. Les deux expositions seront présentées simultanément et de manière tournante de janvier à mars 2022, sur les trois lieux que sont l’atrium de la Bibliothèque universitaire centrale (BUC), le rez-de-chaussée du Centre de ressources Olympe de Gouges (CROG) et le hall de la nouvelle Maison de la Recherche (MDR). Ces lieux ont été choisis notamment pour leur visibilité et leur fréquentation par les étudiants.

Le planing :
  • du 3 janvier au 4 février : Lovo au CROG / Matobo à la MDR
  • du 7 février au 25 février : Lovo à la BUC / Matobo au CROG
  • du 1 mars au 25 mars : Lovo à la MDR / Matobo à la BUC


Sur chaque lieu, les panneaux d’exposition seront associés à des diffusions des films de recherche (avec son audible par casque) et des accès, via postes informatiques, aux sites internets correspondants.

En parallèle, plusieurs évènements seront associés au temps d'exposition :

  • une conférence de L. Jobard (doctorante au sein du laboratoire TRACES, encadrée par C. Bourdier) aura lieu le 19 janvier, sur ses recherches en art pariétal au Zimbabwe, dans le cadre des Mercredis de l'Archéologie au Musée Saint Raymond
  • La venue en mars d’Ancila Nhamo (University of Zimbabwe et co-responsable du programme MATOBART), dans le cadre de l'accueil de professeurs invités, donnera également lieu à une conférence et à une journée d’étude sur les arts rupestres en Afrique
  • Un évènement est également en préparation autour de l’ouvrage coordonné par G. Heimlich, et auquel a participé C. Bourdier, Art rupestre et patrimoine mondial en Afrique subsaharienne (prix du livre 2021 de la SAfA - Society of Africanist Archaeologists).