BOSCA

Les forêts sont au cœur des préoccupations sociétales actuelles en étant concernées à la fois par le réchauffement climatique, l’érosion de la biodiversité et la dégradation des sols, et par les impératifs de développement durable dont témoigne le renouveau du matériau bois et de ses usages dans la construction. La caractérisation fine de l’empreinte historique dans les écosystèmes forestiers nécessite la restitution des pratiques d’exploitation et de l’organisation de la « filière bois » ancienne. La valorisation de cette recherche auprès de publics variés (professionnels de la forêt, étudiants et scolaires, grand public) devrait favoriser une prise de conscience du rôle essentiel des forêts dans le maintien de la biodiversité et la nécessité d’un développement durable.

L’objectif est de restituer la chaîne opératoire de production, transport et mise en œuvre du matériau bois en Occitanie depuis le Moyen Âge. On s’intéressera d’abord à la gestion des peuplements forestiers, aux modes de conduite (taillis, futaie) et à la destination des bois (bois d’œuvre, combustible), à leur diffusion dans les réseaux commerciaux, et à la durabilité de la gestion de cette ressource. Le flottage du bois, attesté sur la Garonne depuis le XIIIe siècle, permettait d’acheminer le bois de chauffe et d’œuvre par voie d’eau là où toute autre navigation en bateau était impossible. Notre objectif est de compléter les connaissances de cette pratique en développant de nouvelles recherches sur la vallée du Tarn en particulier. Enfin, considérant qu’une partie des forêts médiévales est conservée dans les charpentes et bâtis anciens, l’objectif du projet est de synthétiser les connaissances acquises depuis une vingtaine d’années et consignées dans une centaine de rapports d’étude. De nouvelles études cibleront des édifices conservés à proximité des forêts étudiées (Agre, Grésigne, Montagne Noire, Massane).

L’archéologie du bâti et la dendroarchéologie seront les méthodes d’investigation privilégiées pour appréhender la mise en œuvre du bois dans les bâtiments, les modalités de son transport et de son acheminement depuis les forêts sources. La question du flottage sera documentée par l’observation des traces laissées sur le bois, le recours aux sources écrites et aux fouilles archéologiques subaquatiques. En forêt, il est nécessaire de constituer des chronologies de référence de cernes de croissance des arbres sur des peuplements actuels en réalisant des prélèvements par carottages sur des arbres vétérans. D’autre part, les charbons issus des plateformes de charbonnage étudiés par les techniques de l’anthracologie seront un proxy de choix pour la restitution des peuplements forestiers charbonnés.

Participant.e.s

Adeline Béa (CAUE Tarn – Inventaire)
Sylvain Burri (CNRS – UMR TRACES)
Pierre Chalard (Service Régional de l’Archéologie)
Anaïs Comet (Inventaire), Anh-Linh François (Eveha)
Léa Gerardin-Macario (PETR Pays Midi-Quercy – Inventaire)
Laurent Girousse (Université Toulouse Jean-Jaurès – RCPPM)
Frédéric Jean (INRAE)
Vincent Labbas (Université de Liège / Institut Royal du Patrimoine Artistique, Bruxelles)
Bastien Lefebvre (Université Toulouse Jean-Jaurès - UMR TRACES)
Christophe Mendygral (CDAT – CAPA)
Gaspard Pages (CNRS – ArScan)
Nicolas Poirier (CNRS – UMR TRACES)
Vanessa Py-Saragaglia (CNRS – UMR GEODE)
Mélanie Saulnier ( CNRS – UMR GEODE)
Caroline Scotti-Saintagne (INRAE)
Ambre Soulard (CDAT)
Clément Venco (Université Toulouse Jean-Jaurès)