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Référentiels et bases de données. Des soutiens à l'étude des mobiliers et à la construction des discours
En archéologie préhistorique, l’enregistrement systématique de stigmates laissés sur les mobiliers archéologiques a pour but de caractériser des modes de fonctionnement des outils, des gestes techniques et des matières travaillées, constituant ainsi un des principaux apports à la reconstitution des systèmes techniques et un support méthodologique puissant pour appréhender les organisations économiques et sociales des groupes humains. Ces stigmates signent également parfois les processus taphonomiques auxquels les productions ont été soumises. Au moment de proposer des interprétations des assemblages archéologiques, il peut dès lors être nécessaire de faire appel à des référentiels actualistes et expérimentaux pour affiner la lecture des stigmates. Chacun de ses référentiels alimente les archéothèques du laboratoire, qui intègrent la plateforme ArchéoSciences portée par TRACES. Ces archéothèques servent à la formation des étudiants et sont consultables par les membres de toutes les équipes de TRACES pour les accompagner dans la description, l’analyse et l’interprétation des vestiges.
Par exemple, via des terrains ethnographiques en Éthiopie auprès de plusieurs communautés de potières, des contextes témoignant de production céramique à usage domestique sans énergie cinétique rotative sont ainsi documentés. Ils permettent la constitution de référentiels ethnographiques techniques portant sur les procédés de mise en œuvre des vases à chaque étape de la chaîne opératoire, depuis l’extraction jusqu’au rejet des productions et sur les marqueurs de chacune de ses actions sur les mobiliers. Pour différents contextes chrono-culturels du Mésolithique au Néolithique, plusieurs membres de l’équipe formalisent également des protocoles d’analyses et des référentiels expérimentaux dans le domaine de la tracéologie lithique ou sur l’outillage en matière dure animale.
La constitution de base de données consiste quant à elle à rassembler des données brutes, primaires dans des bases d’enregistrement normalisées, qui permettent la pérennité, l'interopérabilité et la diffusion des données pour optimiser le travail autour de corpus de sites, de mobiliers, des référentiels techniques, expérimentaux. Ces bases de données permettent de structurer certains aspects de la recherche et de mutualiser l’information (base de données de compilation de datations, de compilation de traces concernant les référentiels, ou de sites géoréférencés comme la base BDA, etc…).