-
Partager cette page
Archéologies de l'art
Cet atelier réflexif a pour ambition la création d’un espace interdisciplinaire de réflexions et d’échanges. Il s’inscrit dans la diachronie, depuis les premières manifestations graphiques préhistoriques jusqu’au Moyen Âge. Le nombre croissant de membres de TRACES travaillant sur l’art pré-, proto- et historique justifie pleinement la construction d’une dynamique interne de collaboration active, qui permettra d’affirmer le positionnement de notre laboratoire comme un référent dans le renouvellement des protocoles d’étude et de documentation des manifestations graphiques, en se servant notamment des possibilités offertes par la plateforme ArchéoScience.
Autour de l’archéologie, l’anthropologie et l’histoire, nous intégrons les disciplines associées à l’archéométrie, la géographie, la géophysique, l’image numérique et la gestion du Patrimoine. La mobilisation efficace de ces disciplines nécessite une collabora1on étroite entre plusieurs laboratoires et institutions. L’objectif de cet axe est également de renforcer les liens déjà existants entre plusieurs laboratoires toulousains (GET, Castaing ou le CEMES) via différents programmes de recherche, publications et manifestations scientifiques, formations d’étudiants, enseignements et réunions périodiques. L’ouverture vers d’autres institutions nationales (E-RIHS France, notamment) et internationales (E-RIHS Europe, en particulier), permettra également d’élargir ce réseau et d’enrichir les protocoles en intégrant de nouvelles disciplines. TRACES pourrait, par cette initiative, essayer de fédérer à l’échelle toulousaine les travaux dédiés à l’étude des matériaux du patrimoine culturel.
Cet atelier thématique s’organisera autour de trois thèmes principaux.
Méthodologies d’étude : l’art pré-proto-historique comme objet archéologique
Nous considérons les manifestations graphiques comme une production matérielle des sociétés. L’étude approfondie de leur chaîne opératoire fournit une information précieuse d’un point de vue technique, social, économique et symbolique. Chaque étape dans la production graphique nécessite donc un protocole spécifique d’analyse qui peut s’enrichir à partir d’une discussion collective et pluridisciplinaire.
Concernant l’étude des matières premières et les supports, les questions posées sont communes à toutes les périodes pré- historiques, le but est donc de construire collectivement des protocoles d’analyse basés sur les techniques propres aux Sciences de la Terre, la Chimie et la Biologie adaptés à chaque objet d’étude particulier.
Une réflexion théorique sur les analyses techno-stylistiques des images, des aspects liés à la composition et l’utilisation du dispositif pariétal et mobilier permettra de confronter nos expériences propres et de proposer de nouvelles méthodes qui intègreront des outils statistiques ou de gestion de données.
Enfin, plusieurs questions émergent autour de la distribution spatiale des sites ornés, les monuments funéraires ou d’autres supports symboliques. L’application d’outils d’information géographique (GIS) est devenue incontournable afin de mieux comprendre la construction symbolique du territoire ainsi que l’exploitation économique des matières premières associées à la production graphique et monumentale. Une réflexion collective autour des enjeux partagés par les différents périodes et des particularités propres à chaque cas d’étude favorisera une confrontation méthodologique et l’implémentation des supports GIS.
Méthodologies de documentation : de l’image à l’espace graphique
La démocratisation de l’image numérique, puis de la restitution 3D, a eu comme conséquence une véritable révolution dans la documentation des objets archéologiques, notamment des expressions graphiques pariétales et mobilières. La multiplication de protocoles de restitution, adaptés aux différents cas d’étude et aux moyens disponibles, doit favoriser l’émergence d’un débat parmi les membres de TRACES visant à une confrontation d’expériences et à une éventuelle homogénéisation des protocoles en fonction des différents cas d’études.
Méthodologies de la mise en contexte
La datation directe et l'attribution culturelle des arts pariétaux préhistoriques constituent un véritable challenge, notamment si l'on tient compte du fait que les pigments minéraux sont majoritaires et que la matière organique est instable dans sa conservation, surtout en milieu ouvert. De plus, à certaines périodes, la gravure est la technique qui a prévalu, ce qui entraîne une difficulté supplémentaire dans sa datation. A ces difficultés, il faut ajouter les limites méthodologiques qui ont été signalées dans différents protocoles de datation, et qui soulignent la nécessité d'une meilleure compréhension et caractérisation de la matière à dater et des processus taphonomiques qui peuvent altérer le support décoré.
L'objectif de cet atelier est de devenir un forum de discussion et d'échange d'expériences sur les différents protocoles de datation appliqués aux arts préhistoriques de différentes périodes et environnements. De même, étant donné que la réflexion sur les méthodes de datation couvre l'ensemble de notre discipline archéologique, cet atelier de réflexion peut servir d'espace de référence pour la discussion collective de tous les membres de notre laboratoire.