Variabilité des matières premières au Paléolithique moyen et ancien

L’utilisation du silex dans les outillages du Paléolithique moyen et inférieur n’est que rarement exclusif. Lorsque les sites ne sont pas localisés à proximité d’une source de silex, des roches assez diversifiées (quartzite, quartz, basalte, etc.) viennent compléter l’outillage et sont même dominantes dans de nombreux cas. Au-delà de la question de la disponibilité, leurs propriétés mécaniques, différentes de celles du silex, peuvent aussi faire l’objet d’une véritable sélection en vue de certaines utilisations. Pourtant, les études tracéologiques sont très majoritairement effectuées sur les tranchants en silex — analyses qui donnent fréquemment lieu à des interprétations concernant la fonction des occupations. Un biais important dans l’évaluation des activités pratiquées est donc évident dès lors que seuls les silex ont été soumis à analyse. Qui plus est, la tracéologie des périodes anciennes est particulièrement affectée par l’action du temps et les processus taphonomiques influant grandement sur l’état de préservation des informations. Or, ce paramètre, pourtant central dans la lecture des traces, passe souvent inaperçu dans la littérature tracéologique.

Comment distinguer les traces taphonomiques de celles obtenues par l’utilisation ? Comment uniformiser les méthodes d’observation et d’analyse entre tracéologues ? L’objet de ce séminaire est double : d’une part faire connaître la variabilité du développement des traces entre silex et autres matières premières, d’autre part réfléchir à des méthodologies adaptées aux particularités et aux limites de nos périodes d’étude ainsi qu’aux biais interprétatifs qu’elles peuvent engendrer.

Un séminaire organisé dans le cadre de l’UE 704 Cultures, sociétés et environnements de la Préhistoire du Master ASE2P, et des séminaires d’équipe SMP3C, par V. Vacca, M. Deschamps et S. Philibert.

Un lien de visioconférence est mis à disposition sur demande (écrire à V. Vacca ou M. Deschamp ).