-
Partager cette page
Lieux de justice de chanoines réguliers en Haute-Savoie : les congrégations d’Abondance et du Mont-Joux
Un article de S. Bochaton
Autrefois particulièrement nombreux en Savoie du Nord, les chanoines réguliers de saint Augustin se répartissaient en deux maisons et deux congrégations : les abbayes de Saint-Maurice d’Agaune et de Filly, et les congrégations d’Abondance et du Mont-Joux, aujourd’hui appelée Grand-Saint-Bernard. Depuis 2009, plusieurs dépendances de ces dernières ont fait l’objet de recherches historiques et archéologiques. Les lieux où les religieux exerçaient leurs droits de justice – tours prisons, maisons du banc, pilori et carcan, ainsi que fourches patibulaires – ont fait l’objet d’une attention particulière. Associées à une prospection thématique menée en 2018 sur les anciens lieux d’exécution en pays de Gavot (dir. A. Gaillard, Archeodunum SA), ces recherches ont permis de retrouver des vestiges de ces lieux de justice ou, à tout le moins, de les localiser.
Cet article de S. Bochaton est publié dans le cadre de l'ouvrage : Communautés religieuses, justice et sociétés (Antiquité-XVIIIe siècle), dont l'édition est dirigée par Sébastien Fray, Philippe Castagnetti et Sylvain Excoffon.
Comment moines et moniales, chanoines et chanoinesses, mais aussi membres des ordres militaires vivaient-ils le fait de disposer de droits de justice sur leurs contemporains ? Comment ont-ils et ont-elles exercé leurs prérogatives judiciaires dans la durée ? Quels débats juridictionnels cet exercice a-t-il pu engendrer ? Voici quelques-unes des questions explorées dans cet ouvrage. Inscrit dans une perspective résolument diachronique – Moyen Âge et époque moderne, mais également Antiquité –, il se situe au croisement de deux champs de recherche dynamiques qui ont été grandement renouvelés ces quarante dernières années : l’histoire de la justice et celle des communautés religieuses. En faisant dialoguer des spécialistes de ces deux champs, ce livre contribue à éclairer tant l’histoire des communautés religieuses que celle des sociétés particulières dans lesquelles elles s’inséraient.