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Milieux et humains : dynamiques, relations, perceptions
retour à la page équipe SMP3C
Tout au long du Paléolithique, les sociétés humaines s’insèrent dans des milieux et des écosystèmes qui varient dans l’espace, mais aussi dans le temps en réponse aux changements climatiques marqués du Pléistocène. Ce thème rassemble l’ensemble des recherches de l’équipe qui visent à mieux comprendre les interactions humains - environnements et le rôle que ces dernières ont pu jouer dans l’évolution de la lignée humaine, l’apparition et le devenir d’innovations culturelles, ou encore l’organisation des sociétés préhistoriques et leur rapport au monde. Ce thème, à cheval entre paléoécologie et archéologie, s’organise autour de trois axes principaux :
1) Le premier axe, Dynamiques, vise à une caractérisation des dynamiques environnementales et paléoécologiques du Pléistocène, en s’appuyant sur des comparaisons inter-disciplinaires (sciences paléoenvironnementales, géomorphologie, paléoécologie, paléontologie, etc.) et à partir de l’ensemble des archives disponibles (sédiments, grottes, faunes archéologiques et paléontologiques, etc.). Cet axe intègre à la fois l’étude de la réponse des milieux et écosystèmes aux changements climatiques et celle de leur variabilité géographique. Il inclut par exemple des recherches visant à décrire le milieu souterrain, à reconstituer comment les faunes se recomposent de façon différente en fonction des contextes géographiques, ou encore à distinguer la variabilité passée dans les niches écologiques et les comportements de proies clefs dans la subsistance paléolithique comme rennes et cerfs.
2) Le deuxième axe, Relations, interroge les liens pratiques entre milieux et groupes humains sous de multiples aspects : modalités d’acquisition des ressources minérales comme animales, implantation des expressions graphiques, mobilité des groupes, organisation territoriale (économique comme symbolique), etc. Il explore les façons dont les groupes préhistoriques composent avec des facteurs comme les traits des paysages passés, la répartition des ressources, leur accessibilité et leur disponibilité (annuelle comme saisonnière), les comportements des proies, ou la compétition entre humains et grands carnivores. Les recherches de cet axe s’inscrivent nécessairement dans un lien fort avec celles du thème 3, afin de se départir de tout déterminisme environnemental strict et de mener une réflexion nuancée sur le rôle des interactions humains - environnements. Il intègre par exemple des recherches sur l’adaptation des préhistoriques aux écosystèmes montagnards, ou sur le rôle des grands cétacés dans le développement d’économies côtières au Paléolithique récent.
3) L’axe Perception se focalise sur les façons dont les groupes humains préhistoriques pouvaient appréhender et envisager leur milieu. Il regroupe les recherches croisant archéologie préhistorique, neurosciences, psychologie et sciences cognitives, qui tentent de saisir les mécanismes de la perception et de la pensée des préhistoriques. Il s’intéresse également aux représentations sociales des groupes face à leur environnement et aux classifications symboliques des éléments du milieu (animaux, végétaux, minéraux, etc.) par les Paléolithiques. Cet axe explore notamment l’intégration des éléments du milieu dans les productions graphiques et les autres dispositifs symboliques, que ces éléments soient matériels ou figurés.
Fragment de mandibule de cheval provenant d’une accumulation volontaire de cet élément squelettique associée à trois sculptures représentant des chevaux dans le site de Duruthy (cliché F. Plassard ; https://halshs.archives-ouvertes.fr/halshs-01976679).
Corrélations multi-proxies entre 40 et 115 000 ans dans le Sud-Ouest de la France (grande faune, petits vertébrés, climat, végétation ; https://hal.archives-ouvertes.fr/hal-01496277).
Fragment de pointe en os de baleine d’Espélugues (cliché J.-M. Pétillon ; https://hal.archives-ouvertes.fr/hal-01932661).
Organisation schématique de la structure d’accueil et des dépôts à Aurignac (campagne de fouilles 2021, cliché M. Lejay).