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DeerPal
Humans and deer during the Palaeolithic: integrating the variability of prey ecology and ethology in the investigation of past human – environment interactions
ANR
Alors que nous assistons à une extinction de masse, les animaux sauvages sont confrontés au double défi imposé par les effets directs des activités humaines d’une part et de ceux, plus indirects, du changement climatique. Les recherches sur les populations actuelles livrent des données capitales sur les impacts directs des activités humaines sur les habitats naturels, mais la réponse des communautés animales aux changements climatiques est-elle plus difficilement abordable en l’absence d’une perspective diachronique sur le temps long. Or, les enregistrements archéologiques et paléontologiques offrent une opportunité unique pour questionner les conséquences de crises environnementales sur les sociétés animales et humaines à travers le temps. Le Paléolithique est en outre une source précieuse d’informations sur les interactions entre hommes et environnements, témoignant de la résilience des sociétés face aux changements dans l’accessibilité des ressources.
Dans ce contexte, DeerPal propose de pousser plus avant nos connaissances des communautés animales confrontées à des changements climatiques majeurs et rapides, tout en documentant la réponse des sociétés passées face à de tels changements. Le projet s’intéresse à deux espèces, le Renne (Rangifer tarandus) et le Cerf (Cervus elpahus), au cours du Pléistocène supérieur, lorsque ces animaux constituaient une part essentielle des économies de chasseurs-cueilleurs, bien avant l'avènement de l’agriculture. A l’interface de l’archéologie et de la paléoécologie, les objectifs de DeerPal sont de deux ordres :
- Documenter la variabilité des comportements et des niches écologiques du Cerf et du Renne, et tester si cette variabilité est plus importante que celle identifiable au travers de l’étude des écosystèmes actuels fortement anthropisés. Cela permettrait d’obtenir une vision plus complète de l’écologie des cervidés, par une approche évolutive de leurs adaptations en milieu naturel.
- Mener une étude dans le temps long sur l’impact des changements climatiques sur des espèces sauvages qui étaient des ressources essentielles pour les sociétés passées. Nous fournirons ainsi une précieuse contextualisation de l’étendue des changements climatiques et de la variabilité en ressources que les groupes humains ont dû affronter dans leur histoire, avant qu’ils n'altèrent définitivement leur environnement.
Pour répondre à ces objectifs, DeerPal propose pour la première fois une approche combinée à large échelle de quatre méthodes d’analyses (micro-usure dentaire, analyse des isotopes stables, cémentochronologie et analyses morphométriques 3D) sur des ensembles archéologiques pour mieux comprendre la paléoécologie et paléoéthologie de communautés animales passées. Cette approche intégrée nous permettra de proposer une image renouvelée des interactions hommes-environnements pendant le Paléolithique. Deux contextes archéologiques caractérisés par d’importants changements climatiques et culturels ont été sélectionnés pour répondre à deux angles complémentaires de recherche: les longues séquences stratigraphiques du Paléolithique moyen du Sud-Ouest de la France, pour fournir une perspective diachronique, et les sites du Tardiglaciaire entre les Pyrénées et le Bassin parisien, pour une discussion à large échelle biogéographique des réponses des populations de cervidés au réchauffement climatique. Reposant sur trois UMR partenaires (TRACES à Toulouse, PACEA à Bordeaux et Biogéosciences à Dijon) complémentaires de par leurs compétences et leurs plateformes techniques, DeerPal constitue un consortium interdisciplinaire regroupant des paléoécologues, des archéologues et des géochimistes de 6 pays et de 11 instituts. Des actions spécifiques de diffusion scientifique y seront menées pour offrir à un large public un nouveau regard sur l’impact des changements environnementaux sur les sociétés passées, et ainsi fournir la nécessaire perspective historique sur ce que le futur nous réserve.
Participant.e.s
Plus d’une vingtaine de chercheur.e.s de Toulouse (UMR5608 TRACES), Bordeaux (UMR5199 PACEA), Dijon (UMR6282 BIOGEOSCIENCES), Paris (UMR7041 ArScAn) en national, ainsi que d’Ecosse (University of Aberdeen), du Canada (Université de Montréal), de Suisse (Museum de Genève), de Finlande (University of Oulu), etc.