Cadayrac, Salles-la-Source (Aveyron)

Responsable
Martine JOLY (Université Toulouse Jean-Jaurès, TRACES)

Institutions partenaires
DRAC (SRA d’Occitanie), TRACES, Université Toulouse Jean-Jaurès, Conseil Général de l’Aveyron.

Collaborateurs
Philippe BARRAL (Université Bourgogne-Franche-Comté, Chrono-Environnement),
Marie-Laure LAHARIE (TRACES).


Cadayrac se trouve sur la commune de Salles-la-Source, à environ 12 km au nord de la ville actuelle de Rodez. Durant l’Antiquité, après la conquête romaine et, suite à la réorganisation de la Gaule par Auguste, cette région fait partie de la Provincia Aquitania, dans la cité des Rutènes, avec Segodurum (Rodez) pour capitale.
Le site est connu depuis le XIX^ème siècle, grâce aux découvertes archéologiques de l’Abbé Cérès. Celui-ci réalise un plan de ses trouvailles, qu’il répartit en trois grands ensembles :
1) un temple, qu’il fouille en 1865 et dont il dresse un plan. Des restes d’une mosaïque aux motifs géométriques ont été mis au jour dans la cella et également sur le sol de la galerie. Plusieurs fragments de ce décor sont encore conservés au musée Fenaille à Rodez, de même qu’une partie du mobilier recueilli.
2) un monument, de forme hémisphérique, interprété comme un théâtre antique
3) un ensemble de vestiges, localisés plus au sud, au lieu-dit La Martelle, interprété comme la « cuisine » d’un camp militaire, à cause de la découverte de restes de faune, de coquilles d’huîtres et de tessons de vaisselle en céramique et d’amphores.
Enfin, Cérès mentionne les vestiges d’une enceinte, de forme ellipsoïdale, de 600 m de large, par 1 km de long, formée de deux murs parallèles, dont la datation n’est pas connue.
En 2007, le site fait de nouveau parler de lui, à l’occasion du colloque intitulé « Les Rutènes, du peuple à la cité ». Pierre Pisani propose de l’identifier à une agglomération secondaire (Pisani 2011, p. 664-667) et réalise un plan de synthèse des vestiges découverts (Fig. 1). En outre, le temple de Cadayrac est intégré à l’inventaire des sanctuaires rutènes de Jean-Luc Schenck-David (Schenck-David 2011, p. 497-498, p. 499 et p. 502).
 

En 2015 et 2016, des prospections conduites sous la responsabilité de Daniel Pélissier, avec une équipe de bénévoles du Club Archéologie Jeunes de la Mjc de Rodez et du Club Archéologie Adultes de la Mjc d’Onet le Château ont été conduites sur les zones où des vestiges archéologiques ont été répertoriés depuis le XIXème siècle. Ces recherches ont permis de localiser sur une carte au 1/25000ème les vestiges mentionnés par Cérès. En outre, une voie et un puits ont été repérés, ainsi que d’autres vestiges plus difficiles à interpréter. En conclusion, l’ensemble est assimilé à une zone à vocation cultuelle gallo-romaine (Pélissier, Alaux 2020).
Cependant, malgré les nombreuses investigations archéologiques effectuées sur le site depuis le XIXème siècle, de nombreuses questions restent sans réponse. Elles concernent la fonction et la chronologie des différents édifices ou constructions reconnus, mais aussi le lien topographique et fonctionnel entre ces éléments, qui en l’état apparaissent relativement distants et isolés les uns des autres.
C’est pourquoi, suite à la sollicitation, fin 2017, du Service Régional de l’Archéologie d’Occitanie (site de Toulouse) de nouvelles recherches sur l’ensemble de vestiges antiques de Cadayrac ont été entreprises, sous la direction de Martine Joly, dans le cadre des chantiers-écoles de l’Université de Toulouse Jean-Jaurès.
Elles débutent en 2018, par une campagne de prospections géophysiques. Les investigations ont concerné la zone du théâtre, et celle du temple (Joly, Sanchez, Thivet 2018, Fig. 10 et annexe 2).  Le principal objectif de cette intervention consistait dans la reconnaissance du contexte d’implantation et de l’environnement archéologique du théâtre et du « temple »

L’intervention de 2019 avait pour objectif principal de réaliser une reconnaissance des vestiges mis au jour à Cadayrac au XIXème siècle et reconnus par les prospections effectuées en 2015 et 2016, à l’emplacement du temple. Il s’agissait d’une part de dresser un plan de l’édifice, et, d’autre part, de recueillir un ensemble d’informations permettant d’évaluer le potentiel du site en termes de conservation des vestiges architecturés et de conservation des remblais et couches antiques (Fig. 3, Fig. 4).
  Une campagne est programmée pour 2020. Elle comportera deux volets, l’un consacré à la fouille, l’autre à des prospections géophysiques.

Bilbiographie
Gruat, Malige, Vial 2011 : Ph. Gruat, G. Malige et M. Vidal, Carte Archéologique de la Gaule de l’Aveyron (CAG 12), Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, Paris 2011, 694 p.
Joly, Sanchez, Thivet 2018 : M. Joly, M. Thivet, C. Sanchez, Salles-la-Source, Cadayrac (12), Rapport sur la campagne 2018, Direction Régionale des Affaires Culturelles d’Occitanie, Service Régional de l’Archéologie, Toulouse, Décembre 2018, 60 p.
Pélissier, Alaux 2020 :  D. Pélissier, J. Alaux, Le sanctuaire de Cadayrac, un site protéiforme et complexe. Bilan des opérations de 2014 à 2016, dans : Cahiers d’Archéologie aveyronnaise, 31, 2018, p. 61-85.
Pisani 2011 : P. Pisani, les campagnes rutènes sous le Haut-Empire : la question des agglomérations secondaires, dans Ph. Gruat, J.-M. Pailler, D. Schaad, Les Rutènes, du peuple à la cité, de l’Indépendance à l’installation dans le cadre romain 150 a.. – 100 p. C., actes du colloque de Rodez et Milau (Aveyron) tenu du 15 au 17 Novembre 2007, Aquitania, Sup. 25, Bordeaux, 2011, p. 664-667.
Schenk-David 2011 : J.-L. Schenck-David, Sanctuaires et religions des Rutènes à l’époque romaine, dans : Ph. Gruat, J.-M. Pailler, D. Schaad, Les Rutènes, du peuple à la cité, de l’Indépendance à l’installation dans le cadre romain 150 a.C. – 100 p. C., Actes du colloque de Rodez et Milau (Aveyron) tenu du 15 au 17 Novembre 2007, Aquitania, Sup. 25, Bordeaux, 2011, p. 498, 499, 502.