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Auch. De la ville protohistorique au chef-lieu de cité gallo-romain
Responsable
Institution partenaire
Collaborateurs
Philippe GARDES (INRAP/TRACES)
Institution partenaire
INRAP
Collaborateurs
Laurence BENQUET (céramologue, INRAP/TRACES), Laurent BRUXELLES (géologue, INRAP), Axel DAUSSY (topographe, INRAP), Vincent GENEVIEVE (numismate, INRAP), Pascal LOTTI (INRAP), Olivier ONEZIME (topographe, INRAP).
L'agglomération antique d'Auch se situe, sur la rive droite du Gers, en contrebas du centre urbain actuel. L'intérêt pour la ville antique s'est manifesté dès le XVIIe siècle mais il faut attendre la fin du XIXe siècle pour que se développe un suivi archéologique des travaux d'aménagement. À partir des années 1960, l'urbanisation de la ville basse entraîne la découverte de nombreux vestiges antiques, étudiés dans l'urgence par M. Cantet, A. Péré puis D. Ferry. Malgré les progrès enregistrés, les données spatiales manquaient encore à la fin des années 1990 pour caractériser les modalités d'occupation et la topographie urbaine de la ville. Les résultats des opérations de terrain menées à bien par l'INRAP depuis 1998 (une fouille et huit diagnostics archéologiques) autorisent aujourd'hui à porter un nouveau regard sur le chef-lieu des Ausques et son évolution dans le temps.
Résultats
Les données collectées confirment l'importance de l'agglomération préromaine, dont l'extension est supérieure à 25 ha. Les vestiges observés en place se rapportent à des bâtiments sur poteaux porteurs, mais aussi sur sablière basse, associés à des sols de terre battue. L'équipement domestique comprend des foyers constitués d'une chape de terre cuite installée sur un radier de galets ou de tessons d'amphores. Plusieurs structures repérées sont implantées selon des axes qui seront repris à l'époque romaine, phénomène permettant de s'interroger sur le degré de structuration de l'établissement protohistorique.
L'époque augustéenne ne semble pas marquer de changements notables dans l'évolution de l'habitat. En revanche, le début du Ier siècle inaugure une période de transformation, qui semble aller de pair avec l'extension de la ville en direction du Gers. L'impact de la romanisation se note à travers la mise en place d'un premier quadrillage urbain. Des signes d'évolution transparaissent à travers l'apparition ponctuelle de bâtiments construits selon une technique mixte rue du 11 novembre (mur en pierres sèches) et rue Irénée David (solin?). L'évolution touche également les sols intérieurs (revêtements en mortier maigre ou terrazzo).
A l'échelle de la ville antique le Ier siècle coïncide avec un important développement urbain. La trame urbaine, structurée autour d'un réseau de voies orientées globalement selon les points cardinaux, semble désormais bien en place. Au-delà, l'exemple de la fouille du Cougeron montre que l'urbanisation gagne progressivement des zones dédiées jusque-là à des activités de production.
La documentation issue des sondages apporte un éclairage nouveau sur l'organisation de l'espace urbain du Haut Empire. Aucun indice n'autorisait jusqu'à présent à situer le centre civique de la cité. Or, il est désormais possible d'envisager la présence d'au moins une partie du forum à l'angle des rues Augusta et du 11 novembre. Une installation thermale (publique?) flanque cet espace côté est. La construction en pierre s'impose définitivement durant cette période. Des plans, malheureusement encore très partiels, rendent compte de l'existence d'habitats privés de qualité. La vitalité de la ville s'observe également à travers la reconstruction totale ou partielle de certains bâtiments, et peut-être de quartiers entiers à la fin du Ier ou au début du IIe siècle.
Le Bas-Empire s'identifie à une période de relative prospérité à Auch. Celle-ci se note à travers l'apparition de résidences luxueuses, dotées de sols mosaïqués et agrémentées de balnéaires. Cependant, il semble que ces nouvelles constructions réutilisent en partie les structures antérieures. Ce phénomène a été observé au Cougeron, avec le maintien des murs porteurs et le rehaussement des sols, mais aussi à Mathalin. En outre, les données tirées des sondages montrent, à l'image de l'habitat privé, que les principaux monuments publics sont entretenus, réparés et réoccupés.
L'abandon de la ville antique est très mal documenté. On sait seulement que certains bâtiments ont subi un incendie, suivi d'une destruction durant le Ve siècle. Sur leurs ruines se développe ponctuellement un habitat "opportuniste" comme rue du 11 novembre où un mur est calé dans la tranchée d'épierrement d'une maçonnerie antique. Au Cougeron, un mur antique arasé sert, semble-t-il, d'assise à une paroi armée de poteaux.
Perspectives
Les résultats des opérations archéologiques menées récemment à Auch renouvellent complètement notre perception de la ville antique. L'étude en cours devrait déboucher prochainement sur une publication de synthèse.
Bibliographie
Bach (S.) et Gardes (Ph.), "Un secteur d'Augusta Auscorum. des origines de la ville au IVe s. p.C.", Aquitania, 18, 2001-2002, p. 79-110.
L'agglomération antique d'Auch se situe, sur la rive droite du Gers, en contrebas du centre urbain actuel. L'intérêt pour la ville antique s'est manifesté dès le XVIIe siècle mais il faut attendre la fin du XIXe siècle pour que se développe un suivi archéologique des travaux d'aménagement. À partir des années 1960, l'urbanisation de la ville basse entraîne la découverte de nombreux vestiges antiques, étudiés dans l'urgence par M. Cantet, A. Péré puis D. Ferry. Malgré les progrès enregistrés, les données spatiales manquaient encore à la fin des années 1990 pour caractériser les modalités d'occupation et la topographie urbaine de la ville. Les résultats des opérations de terrain menées à bien par l'INRAP depuis 1998 (une fouille et huit diagnostics archéologiques) autorisent aujourd'hui à porter un nouveau regard sur le chef-lieu des Ausques et son évolution dans le temps.
Résultats
Les données collectées confirment l'importance de l'agglomération préromaine, dont l'extension est supérieure à 25 ha. Les vestiges observés en place se rapportent à des bâtiments sur poteaux porteurs, mais aussi sur sablière basse, associés à des sols de terre battue. L'équipement domestique comprend des foyers constitués d'une chape de terre cuite installée sur un radier de galets ou de tessons d'amphores. Plusieurs structures repérées sont implantées selon des axes qui seront repris à l'époque romaine, phénomène permettant de s'interroger sur le degré de structuration de l'établissement protohistorique.
L'époque augustéenne ne semble pas marquer de changements notables dans l'évolution de l'habitat. En revanche, le début du Ier siècle inaugure une période de transformation, qui semble aller de pair avec l'extension de la ville en direction du Gers. L'impact de la romanisation se note à travers la mise en place d'un premier quadrillage urbain. Des signes d'évolution transparaissent à travers l'apparition ponctuelle de bâtiments construits selon une technique mixte rue du 11 novembre (mur en pierres sèches) et rue Irénée David (solin?). L'évolution touche également les sols intérieurs (revêtements en mortier maigre ou terrazzo).
A l'échelle de la ville antique le Ier siècle coïncide avec un important développement urbain. La trame urbaine, structurée autour d'un réseau de voies orientées globalement selon les points cardinaux, semble désormais bien en place. Au-delà, l'exemple de la fouille du Cougeron montre que l'urbanisation gagne progressivement des zones dédiées jusque-là à des activités de production.
La documentation issue des sondages apporte un éclairage nouveau sur l'organisation de l'espace urbain du Haut Empire. Aucun indice n'autorisait jusqu'à présent à situer le centre civique de la cité. Or, il est désormais possible d'envisager la présence d'au moins une partie du forum à l'angle des rues Augusta et du 11 novembre. Une installation thermale (publique?) flanque cet espace côté est. La construction en pierre s'impose définitivement durant cette période. Des plans, malheureusement encore très partiels, rendent compte de l'existence d'habitats privés de qualité. La vitalité de la ville s'observe également à travers la reconstruction totale ou partielle de certains bâtiments, et peut-être de quartiers entiers à la fin du Ier ou au début du IIe siècle.
Le Bas-Empire s'identifie à une période de relative prospérité à Auch. Celle-ci se note à travers l'apparition de résidences luxueuses, dotées de sols mosaïqués et agrémentées de balnéaires. Cependant, il semble que ces nouvelles constructions réutilisent en partie les structures antérieures. Ce phénomène a été observé au Cougeron, avec le maintien des murs porteurs et le rehaussement des sols, mais aussi à Mathalin. En outre, les données tirées des sondages montrent, à l'image de l'habitat privé, que les principaux monuments publics sont entretenus, réparés et réoccupés.
L'abandon de la ville antique est très mal documenté. On sait seulement que certains bâtiments ont subi un incendie, suivi d'une destruction durant le Ve siècle. Sur leurs ruines se développe ponctuellement un habitat "opportuniste" comme rue du 11 novembre où un mur est calé dans la tranchée d'épierrement d'une maçonnerie antique. Au Cougeron, un mur antique arasé sert, semble-t-il, d'assise à une paroi armée de poteaux.
Perspectives
Les résultats des opérations archéologiques menées récemment à Auch renouvellent complètement notre perception de la ville antique. L'étude en cours devrait déboucher prochainement sur une publication de synthèse.
Bibliographie
Bach (S.) et Gardes (Ph.), "Un secteur d'Augusta Auscorum. des origines de la ville au IVe s. p.C.", Aquitania, 18, 2001-2002, p. 79-110.