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L’exploitation du sel dans les Alpes : Les sources salées des Alpes la vallée de l'Asse (Alpes de Haute Provence)
Responsable d'opération : Denis Morin
Collaboration
- Myette GUIOMAR, Réserve Géologique de Haute Provence ;
- Catherine LAVIER, C2RMF - UMR 171, Centre de Restauration et de Recherche des Musées de France.
- Hélène Morin-Hamon : Laboratoire TRACES
- Chrisitine Locatelli et Didier Pousset (Laboratoire d'expertise du bois et de datation par dendrochronologie
- Catherine LAVIER, C2RMF - UMR 171, Centre de Restauration et de Recherche des Musées de France.
- Hélène Morin-Hamon : Laboratoire TRACES
- Chrisitine Locatelli et Didier Pousset (Laboratoire d'expertise du bois et de datation par dendrochronologie
PCR - Fouilles programmées
Aux origines de l'extraction du sel en Europe (VIe millénaire av. J.-C.). La source salée de Moriez - Alpes-de-Haute-Provence.
À la fin du XIXe siècle, quatre sources existaient dans les Alpes de Haute Provence, celles de Moriez, Tartonne, Lambert et Castellet-les-Sausses. A celles-ci s'ajoute celle de Castellane. Toutes se situent dans le sud du département. Après avoir perdu une partie de leur importance économique et fiscale au moment de la Renaissance, certaines d'entre elles seront redécouvertes à l'exemple de celles de Moriez au XVIIe siècle, et remises en état d'exploitation. Ces sources dépendaient de l'administration communale à Moriez et à Tartonne, preuve rare de la prédominance de l'administration communale sur celles, souvent plus puissantes, dans des régions plus septentrionales, d'un seigneur, d'un prince laïc ou religieux ou du souverain. En 1996 un programme pluridisciplinaire de prospections thématiques et diachroniques a été mis en oeuvre dans le cadre d'un programme européen Leader II porté par la Réserve Géologique de Haute Provence visant à inventorier les anciens sites d'extraction des ressources minérales. La recherche associe prospections de terrain et dépouillement des archives historiques et géologiques des Alpes-de-Haute-Provence.
Ce programme qui a bénéficié du soutien du Département des Alpes-de-Haute-Provence et du Ministère de la Culture a permis de réaliser plusieurs campagnes de fouilles archéologiques sur les sources salées de Moriez et de Tartonne, toutes deux inscrites à l'Inventaire Supplémentaire des Monuments Historiques, et d'en assurer leur consolidation et leur valorisation.
La souce salée de Tartonne
Situé à peu de distance du ravin de la Salaou, dont le nom évoque la présence de sel, le puits de Tartonne a une profondeur de 6,80 m. Les structures en bois du puits ont été datées de l'époque médiévale.
Le puits en bois présente un double cuvelage : le cuvelage interne est constitué d'un assemblage de planches disposées à l'horizontale et parfaitement jointoyées. Ces planches sont encastrées dans des montants verticaux. Le parement externe, en palplanches, s'appuie sur des montants verticaux constituant un blocage destiné à diminuer la pression des terres et à assurer la stabilité de l'ensemble. La source est protégée par une digue coudée monumentale en appareil polygonal construit en moellons. Cette digue servait à garantir le puits contre les divagations du torrent qui descend du col du Diable et dont les crues devaient être dévastatrices.
Le remplissage du puits a été entièrement fouillé. Les travaux se sont attachés à dégager la margelle et les abords afin de faciliter les travaux de consolidation et de reconstitution de la voûte de protection.
Le puits en bois présente un double cuvelage : le cuvelage interne est constitué d'un assemblage de planches disposées à l'horizontale et parfaitement jointoyées. Ces planches sont encastrées dans des montants verticaux. Le parement externe, en palplanches, s'appuie sur des montants verticaux constituant un blocage destiné à diminuer la pression des terres et à assurer la stabilité de l'ensemble. La source est protégée par une digue coudée monumentale en appareil polygonal construit en moellons. Cette digue servait à garantir le puits contre les divagations du torrent qui descend du col du Diable et dont les crues devaient être dévastatrices.
Le remplissage du puits a été entièrement fouillé. Les travaux se sont attachés à dégager la margelle et les abords afin de faciliter les travaux de consolidation et de reconstitution de la voûte de protection.
Tartonne : restitution 3D de la structure du puits (restitution Patrice Fuchs)
Le puits de Moriez
Il se situe en rive droite de l'Asse. Le cuvelage est en pierre de taille régulièrement appareillée. Le bâti se termine vers l'amont par un éperon de maçonnerie pleine servant à le protéger des crues du ravin contiguë. Le remplissage a livré une céramique moderne et contemporaine jusque dans les couches les plus profondes. Il a fonctionné jusqu'au XIXe siècle. Son abandon, rapide correspond à la destruction des murs et de la toiture.
A 9, 20 m. le fond du puits est occupé par des marnes caillouteuses gris-blanches (US04) dans lesquelles étaient fichés des rameaux appointés en sapin ou en bois d'amandier. Les fragments de baguettes dont certaines étaient taillées découverts au fond du puits étaient disposés de manière intentionnelle. Il s'agirait d'un maillage destiné à fixer des structures d'acquisition du sel.
Des datations (C14) réalisées à la base du puits de Moriez sur des fragments de bois taillés enfoncés à la verticale ont donné des chronologies contemporaines de la fin du Mésolithique et du début du Néolithique (Cardial ancien). L'examen de ces fragments à la binoculaire a permis de confirmer la présence de traces liées à un aménagement intentionnel : découpe et appointement.
Cette découverte exceptionnelle inscrit la source de Moriez parmi les plus anciens sites aménagés d'acquisition du sel connus à ce jour en Europe.
Ces deux sources sont aménagées directement dans le fond des thalwegs à proximité immédiate des cours d'eau, ce qui les rendait directement vulnérables aux crues. Les aménagements hydrauliques pour protéger ces sources, correspondent à des choix stratégiques : digue de protection pour Tartonne permettant une mise hors d'eau de l'ensemble du périmètre, rempart de protection directement installé dans le lit du cours d'eau à Moriez pour dévier les flux et briser leur puissance.
Les travaux futurs devront préciser l'ancienneté de ces deux sites par forages profonds.
A 9, 20 m. le fond du puits est occupé par des marnes caillouteuses gris-blanches (US04) dans lesquelles étaient fichés des rameaux appointés en sapin ou en bois d'amandier. Les fragments de baguettes dont certaines étaient taillées découverts au fond du puits étaient disposés de manière intentionnelle. Il s'agirait d'un maillage destiné à fixer des structures d'acquisition du sel.
Des datations (C14) réalisées à la base du puits de Moriez sur des fragments de bois taillés enfoncés à la verticale ont donné des chronologies contemporaines de la fin du Mésolithique et du début du Néolithique (Cardial ancien). L'examen de ces fragments à la binoculaire a permis de confirmer la présence de traces liées à un aménagement intentionnel : découpe et appointement.
Cette découverte exceptionnelle inscrit la source de Moriez parmi les plus anciens sites aménagés d'acquisition du sel connus à ce jour en Europe.
Ces deux sources sont aménagées directement dans le fond des thalwegs à proximité immédiate des cours d'eau, ce qui les rendait directement vulnérables aux crues. Les aménagements hydrauliques pour protéger ces sources, correspondent à des choix stratégiques : digue de protection pour Tartonne permettant une mise hors d'eau de l'ensemble du périmètre, rempart de protection directement installé dans le lit du cours d'eau à Moriez pour dévier les flux et briser leur puissance.
Les travaux futurs devront préciser l'ancienneté de ces deux sites par forages profonds.
Moriez : structure d'acquisition du sel en cours de fouille
(photographie Denis Morin)
(photographie Denis Morin)
- Le mobilier céramique est en cours d'étude (opération post fouilles ; Hélène Morin-Hamon).
- Le mobilier en bois fait l'objet d'une expertise par Chrisitine Locatelli et Didier Pousset (Laboratoire d'expertise du bois et de datation par dendrochronologie).
- Le mobilier en bois fait l'objet d'une expertise par Chrisitine Locatelli et Didier Pousset (Laboratoire d'expertise du bois et de datation par dendrochronologie).
Les deux sources ont été inscrites sur l'inventaire supplémentaire des monuments historiques et des sites.