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Hara Idé 3

Publié le 14 septembre 2023 Mis à jour le 26 septembre 2023

Fouille programmée

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A Djibouti, les périodes les plus anciennes de l’histoire de l’humanité sont connues par la découverte d’outillage en pierre et par des ossements d’animaux morts de mort naturelle dans les marécages qui entouraient les étendues lacustres. Cependant, aucun reste d’hominidé antérieur à Homo sapiens n’a été découvert à la seule exception d’un fragment de maxillaire dont on ne connait pas précisément l’âge mais qui a été attribué à un Homo erectus ou un Homo sapiens archaïque. Pour cette raison, le site d’Hara Idé 3, découvert en 2003, revêt une importance particulière puisqu’il a livré plus d’un millier de restes humains que les datations isotopiques ont attribué à une période située entre 16000 et 12000 ans avant l’ère commune.

Les sites contenant des ossements humains pour cette période du Pléistocène supérieur sont très rares dans le nord-est de l’Afrique. La mise en évidence de caractéristiques phénotypiques particulières chez les rares fossiles documentés de cette période sur le site pose la question des processus de peuplement dans le nord-est de l’Afrique. Dans une région du monde aussi peu documentée, ce site est essentiel à la compréhension de l’adaptation et/ou de l’isolement de ces dernières populations de chasseurs-cueilleurs-pêcheurs de la région durant ces périodes de grands changements climatiques que sont le dernier maximum glaciaire et le début de l’Holocène.

L’étude de la succession des dépôts sédimentaires et des vestiges liés à la présence humaine sur le site a permis de comprendre qu’on avait affaire à au moins deux périodes d’occupation : La plus ancienne est celle qui a livré les restes humains datés du 16e au 12e millénaires avant l’ère commune. Les adultes sont représentés par des phalanges de pieds et de mains, des fragments de crâne, une mandibule. Pour les enfants, on trouve aussi des os longs, des vertèbres et côtes et des os du bassin. On ne sait pas encore s’il s’agit de dépôts funéraires ou s’ils résultent d’autres gestes ou évènements.

La deuxième occupation, datée du 10e millénaire avant l’ère commune, correspond à un lieu de séjour d’un groupe de personnes avec la présence d’un petit foyer qui contenait des restes de poissons et de mammifères, des outils et éclats d’obsidienne et des fragments de coquilles d’œuf d’autruche.

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