Économie. Diffusion et commerce des métaux

Publié le 23 octobre 2023 Mis à jour le 23 octobre 2023
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Les besoins des Hommes en métaux, précieux (or, argent) et "vils" (plomb, cuivre, fer, étain), ont été à l’origine d’échanges qui, au fil du temps, se sont intensifiés, organisés et structurés, contribuant de cette manière à la naissance d’un véritable marché du métal, à l’échelle de la Méditerranée et dans les territoires riverains, avec ses stratégies, ses réseaux, ses règles et ses acteurs, mais dans le même temps pleinement intégré dans les économies anciennes. C’est ce marché qui prend forme dès la Protohistoire ancienne et se structure à l’époque de la domination romaine que l’on se propose de mieux cerner, caractériser et, au final, comprendre dans ses rapports avec les sociétés concernées.

Dernière étape de la chaîne opératoire des métaux, la diffusion et le commerce peuvent être étudiés par le biais des "demi-produits" – lingots issus de la réduction primaire (plomb, cuivre, étain), barres produites par forgeage (fer) –, normalisés et standardisés, produits par les métallurgistes pour des marchés proches ou éloignés des zones minières. Ces objets de commerce sont parvenus jusqu’à nous parfois en grandes quantités, grâce en particulier aux progrès de l’archéologie sous-marine. Ils se distinguent par la diversité des informations qu’ils portent en eux (typologiques, épigraphiques, géochimiques) et des contextes archéologiques dont ils proviennent ; mises en séries et croisées entre elles, ces informations constituent le biais principal par lequel mener la réflexion sur les échanges des métaux aux périodes anciennes, leur place et leur impact dans les économies de la Protohistoire et de l’Antiquité.

Notre équipe a acquis dans ce domaine une grande expertise, reconnue en France comme à l’international, ce qui a permis de tisser un large réseau de collaborations tant avec des institutions (DRASSM, laboratoire de géochimie de la Goëthe Universitat Frankfort) qu’avec différents acteurs de l’archéologie, sous-marine mais aussi terrestre, en France et en Espagne. On citera ici, au titre des principaux travaux qui ont marqué la recherche dans ce domaine depuis une vingtaine d’années, le plomb romain d’Espagne, objet d’un ouvrage récent, Lateres plumbei hispani, édité en sept. 2023 par la Casa de Velázquez (Madrid), les lingots de cuivre romains du Languedoc ou encore le fer des épaves romaines des Saintes-Maries-de-la-Mer.

Tout récemment, le champ de la recherche a été élargi aux produits finis. C’est le cas des tuyaux de plomb (fistulae aquariae) mis en œuvre dans les réseaux d’adduction d’eau qui se sont généralisés dans les villes romaines (projet ANR "Fistulae"). C’est le cas aussi des nombreux objets en base cuivre, de l’âge du Bronze à la fin de l’âge du Fer, mis au jour dans de nombreuses fouilles menées en Occitanie et dont la production, très importante, reste sous-évaluée (programme COPPER, Défi-Clé Occitanie, en partenariat avec l’équipe PSH). D’autres produits finis, tels que les monnayages en or de la période islamique, nécessitent de leur côté la mise en œuvre de méthodes "in situ", non destructives, et dans le même temps le développement de nouveaux outils isotopiques, tels que l’isotopie du Cu et du Fe, afin d’optimiser le traçage de source et du même coup d’affiner la provenance du métal (Programme TrisOR). Elle rentre dans les réflexions qui se développent, au niveau du site toulousain, sur le développement de nouveaux traceurs nécessaires à la restitution des grands courants d’échanges des métaux qui se sont mis en place aux époques antique et médiévale.

Aucun métal, comme on le voit, n’est a priori exclu du champ des activités de l’équipe.



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