- Programme de recherche en cours,
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Fistulae
Le marché du plomb romain : ressources, organisation, acteurs
ANR (ANR-22-CE27-0019)
Le programme Fistulae. Le marché du plomb romain : ressources organisation, acteurs a pour objectif de mieux documenter la dernière étape de la chaîne opératoire du plomb à l’époque romaine, celle de la mise sur le marché au travers de l’organisation et de l’évolution de celui-ci. Au cœur du programme se trouvent les conduites hydrauliques (fistulae aquariae) qui, très nombreuses, ont équipé, en particulier, les grandes agglomérations romaines depuis la fin de la République et pendant toute l’époque impériale. Elles présentent l’avantage d’avoir utilisé de grandes quantités de plomb et de conserver nombre d’informations (épigraphiques, géochimiques) qui, mises en série, permettront d’apporter des réponses à un ensemble de questions intéressant :
- l’origine du métal utilisé dans les réseaux hydrauliques des programmes édilitaires urbains, enquête qui pourra être étendue aux sites péri-urbains et ruraux, comme les grandes villas suburbaines ou maritimes de l’aristocratie ;
- la gestion de la ressource et l’organisation des approvisionnements, avec la question cruciale de la part de recyclage sur le temps long ;
- le fonctionnement du marché du plomb sur la longue durée, et la part respective des différentes zones de production dans l’approvisionnement du marché et son évolution, afin d’identifier d’éventuelles stratégies mises en place pour assurer une diffusion régulière du métal ;
- l’identité des acteurs qui ont animé le marché et leurs rôles respectifs dans l’organisation du marché et de la gestion de la ressource : les artisans, les commanditaires des fistulae, particuliers comme collectivités (cités), voire, à Rome, empereurs et membres de la famille impériale et parfois leur entourage.
L’ambition du projet FISTULAE est de mettre en place une recherche systématique, à grande échelle et sur le temps long, sur différentes zones géographiques à la fois, qui ont été identifiées, par leur potentiel en termes de matériel disponible à l’étude, comme de grands marchés du plomb produit dans le monde romain ; il s’agit :
- en Gaule, d’un côté des cités de la bordure méditerranéenne approvisionnées en particulier par les ports de Narbonne (Narbo Martius) et d’Arles-Fos (Arelate-Fossae Marianae), de l’autre de celles de la vallée moyenne du Rhône, en particulier Lyon et Vienne, en relation avec le port d’Arles au croisement de routes commerciales qui ont sans doute vu transiter du plomb du nord de l’Europe en plus du plomb méditerranéen ;
- en Italie, d’une part de Rome et d’Ostia-Portus, carrefour des grandes routes du commerce méditerranéen, d’Occident comme d’Orient, d’autre part des cités de Campanie, approvisionnées depuis Pouzzoles (Puteoli), enfin des cités de la Gaule Cisalpine, un marché qui fut sans doute préférentiellement alimenté par le port d’Aquileia, porte d’entrée vers la Gaule Cisalpine du commerce méditerranéen.
Tous ces grands marchés eurent certainement leurs dynamiques propres. Ils seront soumis à une même grille de lecture qui concerne autant la typologie des conduites utilisées, que l’identification des différents protagonistes (artisans, commanditaires) ou encore la composition élémentaire et isotopique du métal utilisé. Cela permettra de comparer ces marchés entre eux et d’aboutir au bout du compte à une vision d’ensemble de ce qu’a été, dans son fonctionnement propre, le marché du plomb en Méditerranée occidentale. C’est là l’ambition d’une recherche qui n’a jamais été menée à cette échelle.
Participant.e.s
- Christian Rico (TRACES)
- Sandrine Baron (TRACES)
- Aldo Borlanghi (ArAr, UMR UMR 5138, Université Lyon 2)
- Christer Bruun (University of Toronto)
- Davide Gangale (Università di Calabria)
- Nicolas Laubry (École française de Rome)
- Stefano Magani (Università d’Udine)
- Corinne Sanchez (ASM, UMR 5140, Université Montpellier 3)
- Michele Stefanile (Scuola superiore di Napoli)