La céramique médiévale dite "Commingeoise", pour une redéfinition d’un ensemble chrono-culturel régional

Publié le 12 décembre 2024 Mis à jour le 12 décembre 2024
le 13 décembre 2024
14h
UFR Olympe de Gouges
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Soutenance de Manon Géraud

Manon Géraud soutiendra sa thèse intitulée La céramique médiévale dite "Commingeoise", pour une redéfinition d’un ensemble chrono-culturel régional, le vendredi 13 décembre 2024 à 14H00 dans l’Amphi ODG1 de l’Université Toulouse II Jean Jaurès.

Le jury sera constitué de :

M. Florent HAUTEFEUILLE (Université Toulouse II Jean Jaurès, UMR 5608 TRACES) Directeur
M. Florian TÉREYGEOL (CNRS, UMR 5060 IRAMAT) Directeur
M. Florian TÉREYGEOL (CNRS, UMR 5060 IRAMAT Co-directeur de thèse
Mme Christine RENDU (CNRS, UMR 5608 TRACES) Examinatrice
M. Jean CATALO (Inrap) Examinateur
M. Yves HENIGFELD (Université de Nantes, UMR 6566 CReAAH) Rapporteur
M. François RÉCHIN (Université de Pau et des Pays de l'Adour, USR 3155 IRAA)    Rapporteur
Mme Fabienne RAVOIRE (Inrap) Examinatrice
Mme Anne BERDOY (Ministère de la Culture) Invitée

Résumé

La Commingeoise fait partie des productions céramiques circulant au bas Moyen Âge dans le sud de la France. Parti- culière par sa pâte grise très sableuse qui a permis de la reconnaître au sein d’un vaste espace entre le sud du Gers et l’ouest de l’Ariège, son unicité, ainsi que la chronologie et l’organisation de sa production devaient être interrogées afin d’être précisées. Un bilan historiographique complet est ainsi proposé depuis la mention de découvertes anecdotiques au début du XXe siècle jusqu’aux premières synthèses cent ans plus tard, en passant par sa place déjà bien identifiée durant la construc- tion de l’archéologie et de la céramologie médiévales régionales. À partir de ce travail, un inventaire de 261 sites est réalisé grâce à une importante revue bibliographique, dans un objectif de cerner la présence ou absence de Commingeoise au sein des corpus céramiques. La définition des contours de sa diffusion qui en découle est associée à une approche considérant plus précisément sa place dans les assemblages, qui aboutit à cerner un cœur de diffusion où elle est majoritaire, si ce n’est exclusive, dans les corpus mobiliers. Les méthodes classiques de l’étude céramologique sont ensuite appliquées aux lots céramiques de quatre sites principaux, sélectionnés selon des critères géographiques, archéologiques et contextuels : la Maison de la Tour de Savoie (Aurignac, Haute-Garonne), située dans le cœur de l’aire de diffusion, le Castel-Minier (Aulus-les-Bains, Ariège) et le site Au Village à Endoufielle (Gers) localisés à deux extrémités opposées de la région où la Com- mingeoise circule, ainsi que la bastide Pons de Prinhac découverte lors de la fouille du Muséum d’Histoire Naturelle de Toulouse (Haute-Garonne) qui se place en dehors de la zone principale de diffusion. Les résultats de cette recherche permettent tout d’abord la caractérisation précise (typologies morphologique et technique) de la Commingeoise, ainsi qu’une meilleure appréhension de son évolution (associée à une typo-chronologie) depuis une période de développement d’une nouvelle poterie, suivie par l’établissement d’une typologie spécifique et d’un âge d’or de la production, jusqu’à l’essoufflement de celle-ci. Une analyse croisée des travaux d’historiens et d’archéologues mène par ailleurs à l’identification d’un potentiel centre potier spécialisé lié à la Commingeoise. La question de l’organisation de la production de celle-ci est ainsi abordée, notamment avec un souci particulier sur la place des artisanes ou artisans et de leurs « marques de potier ». La discussion des modalités de diffusion de la Commingeoise permet de mettre en évidence son insertion au sein de l’économie régionale et d’un maillage d’aires céramiques. Elle révèle l’influence majeure de la concurrence entre produits céramiques, notamment avec l’arrivée de la glaçure dans la région. Tout au long de la thèse, les résultats sont aussi discutés sous le prisme d’une première approche globale de la Commingeoise comprenant une étude technologique des pots les plus complets, associée autant que possible à des analyses pétrographiques et élémentaires. Au regard des conclusions des analyses archéologique et céramologique, il est ainsi envisagé de développer ces méthodes complémentaires. Celles-ci seront particulièrement importantes dans la perspective d’un approfondissement des recherches sur le centre potier identifié. Une veille scientifique s’impose par ailleurs, afin de renforcer les résultats obtenus, en particulier pour mieux cerner la naissance de l’artisanat commingeois.