Nicolas Valdeyron nous a quittés

Publié le 21 mai 2024 Mis à jour le 21 mai 2024
du 21 mai 2024 au 4 juin 2024
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Nicolas Valdeyron nous a quittés, bien trop brusquement et précocement, le 8 mai 2024.

Le vide qu’il laisse est immense, à l’image de la place qu’il a occupée au sein de la communauté académique.

Très tôt passionné d’archéologie, c’est dans les campagnes du Lauragais qu’il fait ses premières expériences de terrain, partant prospecter dans les champs. Il commence très jeune à fréquenter les chantiers de fouille et cette passion le mène jusqu’à l’université du Mirail où, déjà, sa personnalité enjouée, son dynamisme, sa fougue érudite et politique marquent les esprits.

Il soutient une thèse en Préhistoire, à une époque où les préhistoriens étaient chose rare sur le campus, et les mésolithiciens encore davantage. Il mène ensuite une brillante carrière, marquée par un rare et précieux équilibre entre les missions d’enseignement, de recherche et un engagement constant pour le collectif. La liste des responsabilités qu’il endosse est longue : directeur de l'UFR Histoire de l’Art et Archéologie (de 2001 à 2006), administrateur provisoire du département d'histoire, Vice-président délégué à la valorisation de la recherche, directeur de l’Unité mixte de recherche TRACES (de 2017 à 2022), coordinateur du pôle « Humanités, sciences humaines et sociétés » de l’Université de Toulouse, membre du Comité Consultatif Régional pour la Recherche et le Développement Technologique, pour n’en citer que quelques-unes…

Il aimait l’enseignement et ses cours ont marqué des générations d’étudiants. Il savait comme personne capter son auditoire et donner corps à nos lointains ancêtres de la Préhistoire, qu’il explorait pourtant par le biais de l’étude de vestiges ô combien ténus. Quelques minuscules outils de silex, des coquilles de noisettes et des escargots et c’est tout une société qui reprenait vie. Enseignant dans l’âme, on apprenait de lui autant un stylo à la main sur les bancs de l’université que les deux mains dans la terre sur les chantiers de fouille.

Au-delà du chercheur et de l’enseignant, nombreux sont celles et ceux qui se souviennent d’un homme incarnant des valeurs précieuses : la générosité, la bienveillance envers toutes et tous, sans distinction de grade ou de fonction, la gentillesse, la probité et l’honnêteté intellectuelle, la capacité à défendre les idées qui lui semblaient juste, jusqu’à s’enflammer, jusqu’au coup de gueule si nécessaire. Toujours présent, toujours tourné vers les autres, parfois au détriment de lui-même. Tour à tour argumentateur, conteur, blagueur, il maniait la parole pour convaincre, transmettre, stimuler et pousser ses interlocuteurs à voir plus loin et à viser le meilleur.

Le vide qu’il laisse est immense mais l’héritage qu’il nous lègue l’est tout autant. A nous de prendre le relais, de poursuivre cette œuvre de construction commune pour que tout ce qu’il a initié, bâti, développé puisse perdurer.

Il fût un enseignant, un chercheur, un collègue, un encadrant, un ami précieux et profondément attachant qui restera dans les mémoires. Nous adressons nos plus sincères condoléances à Axelle, sa fille qu’il aimait tant, à sa mère, à ses frères et à tous ses proches.

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