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Mines et métallurgies chez les Tarbelles. Aux origines de la sidérurgie dans l’ouest pyrénéen (IIIe s. a.C. – IIIe s.p.C.)
Un ouvrage sous la direction d'Argitxu Beyrie
Résumé en français
Les vestiges d’activités minières et métallurgiques se trouvent en abondance à l’extrémité occidentale de la chaîne des Pyrénées, sur l’ensemble du territoire de montagne et de piémont qui s’étend d’ouest en est, de l’Océan Atlantique aux confins du Béarn. Les gîtes métallifères, souvent de taille modeste mais généralement nombreux, y ont été exploités principalement pour le fer, le cuivre, l’argent et l’or.
Les recherches archéologiques menées depuis une vingtaine d’années dans le domaine de l’archéologie minière et de la paléométallurgie permettent aujourd’hui de restituer les grands traits du paysage minier de ce territoire, de retracer les grandes lignes chronologiques de son histoire minière. Il est dorénavant établi qu’un important foyer de production métallique s’est développé en bordure de l’océan durant l’Antiquité. Cette phase d’activité au cours de laquelle l’exploitation et la production d’or, de cuivre et de fer croissent de manière sensible, démarre au iiie s. a.C. et connaît son apogée aux ier-iie s. p.C. Les témoignages des auteurs anciens, parmi lesquels les écrits de César et de Strabon, s’accordent en effet avec les évidences archéologiques pour indiquer que l’activité minière, en plein essor aux lendemains de la conquête romaine, trouve son origine dans un passé préromain.
L’ancien territoire tarbelle comporte les vestiges d’une activité sidérurgique antérieure à la conquête. La production de fer y est attestée d’un point de vue archéologique à partir du second âge du Fer. Au Pays Basque, dans la vallée de la Nive, les vestiges d’un imposant site sidérurgique ont été étudiés sur le massif de Larla à Saint-Martin-d’Arrossa. Le centre de production ancien, en activité depuis le iiie s. a.C. jusqu’à la fin du Haut-Empire, s’est développé autour d’une puissante minéralisation de sidérite, un remplissage bréchique encaissé dans les grès roses du Permo Trias. Les travaux miniers anciens superficiels et souterrains jalonnent les flancs du massif, tandis que les vestiges d’une cinquantaine d’ateliers de réduction de minerai de fer ont été recensés et étudiés au coeur du site extractif. Treize ateliers sidérurgiques ont fait l’objet de fouilles archéologiques et une part des recherches s’oriente vers une phase de métallurgie expérimentale.
Résumé en anglais
The remains of mining and metallurgical activities are found in abundance at the western end of the Pyrenees chain, throughout the mountain and foothill territory that stretches from west to east, from the Atlantic Ocean to the borders of Béarn. The metalliferous deposits, often of modest size but generally numerous, were exploited mainly for iron, copper, silver and gold.
The archaeological researches carried out over the last twenty years in the field of mining archaeology and palaeometallurgy have made it possible to reconstruct the main features of the mining landscape of this territory and to retrace the main chronological lines of its mining history. It has now been established that an important centre of metal production developed on the ocean shore during Antiquity. This phase of activity, during which the exploitation and production of gold, copper and iron increased significantly, began in the 3rd century BC and reached its peak in the 1st-2nd centuries BC. The testimonies of ancient authors, including the writings of Caesar and Strabo, agree with the archaeological evidence to indicate that the mining activity, which was in full swing in the aftermath of the Roman conquest, originated in the pre-Roman past.
The ancient Tarbella territory contains the remains of a pre-conquest siderurgical activity. Iron production is archaeologically documented from the Second Iron Age onwards. In the Basque Country, in the Nive valley, the remains of an imposing ironworks site have been studied on the Larla massif in Saint-Martin-d’Arrossa. The ancient production centre, which was active from the 3rd century BC until the end of the High Empire, was developed around a powerful siderite mineralization, a brecciated filling encased in pink Permo Triassic sandstone. Ancient surface and underground mining works line the flanks of the massif, while the remains of some fifty iron ore reduction workshops have been identified and studied in the heart of the mining site. Thirteen ironworks have been the subject of archaeological excavations and part of the research is directed towards an experimental metallurgy phase.