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Les premières sociétés agropastorales du Languedoc méditerranéen : Le Taï (Remoulins, Gard)
Une publication sous la direction de C. Manen
En Europe occidentale, le monde paysan émerge il y a 8000 ans et vient progressivement remplacer les modes de vie fondées sur la chasse, la collecte ou la pêche. Cet ouvrage retrace 3 millénaires de l’histoire des premières sociétés paysannes mais également des interactions entre les communautés humaines et leur environnement en Languedoc méditerranéen, entre les 6e et 3e millénaires avant notre ère. Il est le fruit d’un long travail de terrain archéologique mené sur le site du Taï à Remoulins dans le Gard et d’une démarche interdisciplinaire soutenue par la réunion d’une équipe scientifique composée de 47 chercheuses et chercheurs d’horizons disciplinaires et institutionnels diversifiés.
À l’échelle européenne, la période néolithique s’étend sur plus de trois millénaires, depuis les premières pénétrations de l’économie agropastorale dans la péninsule Balkanique, vers 6500 avant notre ère, jusqu’au plein développement de la métallurgie du cuivre durant le 3e millénaire. Cette histoire coïncide en partie avec la période postglaciaire holocène, qui débute vers 10000 avant notre ère et se caractérise par de profonds changements climatiques et environnementaux dont l’élévation du niveau marin.
Les archives du sol et la discipline archéologique nous permettent aujourd’hui de saisir toute la complexité de la construction des sociétés rurales. Fouillé entre 2001 et 2012, le site du Taï est localisé sur la commune de Remoulins, dans le Gard. Il bénéficie d’un contexte environnemental riche et diversifié, à la jonction de différents écosystèmes favorables à l’implantation des sociétés humaines. L’occupation du site – constitué d’un espace de plein air circonscrit par les versants d’un vallon et de deux cavités se faisant face – se déroule entre le 6e et la fin du 3e millénaire avant notre ère. Cette longue séquence archéologique nous permet ainsi de retracer l’histoire des communautés et de leur environnement.
Pour ce faire une équipe de recherche interdisciplinaire a été réunie et a contribué à l’élaboration des stratégies et protocoles de fouille. Encore élargie dans la phase de post-fouille, cette équipe scientifique rassemble 47 chercheuses et chercheurs, archéologue, bioarchéologue, géomorphologue, biogéochimiste, archéomètre… issu·es de 16 institutions nationales et internationales.