Innovations techniques et comportements socio-économiques au Paléolithique récent

Publié le 6 septembre 2022 Mis à jour le 6 septembre 2022
le 21 septembre 2022
14h
salle d29, Maison de la Recherche
20220921_soutenance_Bachellerie
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Soutenance de doctorat de J. Bachelerie

Julie Bachellerie soutiendra publiquement sa thèse de doctorat intitulé

"Innovations techniques et comportements socio-économiques au Paléolithique récent: l’exemple des groupes du Solutréen récent à l’aube du Dernier Maximum Glaciaire dans le Sud-Ouest français"

La thèse a été dirigée par François Bon et Caroline Renard. Le jury sera composé de :

Pierre Bodu, Examinateur, CR CNRS, UMR 8088 TEMPS, Université Paris 1 Panthéon Sorbonne

François Bon, Professeur, UMR 5608 TRACES, Université Toulouse Jean Jaurès

Jacques Pelegrin, DR CNRS, UMR 8088 TEMPS, Université Paris Nanterre

Catherine Perlès, Examinatrice, Professeure émérite, UMR 8088 TEMPS, Université Paris Nanterre

Martine Regert, Rapporteure, DR CNRS, UMR 7264 CEPAM, Université Nice Sophia Antipolis

Caroline Renard, CR CNRS, UMR 5608 TRACES, Université Toulouse Jean Jaurès

Patrick Schmidt, Examinateur, Priv.doz., Department of Prehistory and Quaternary Ecology, Eberhard-Karls Universität Tübingen

João Zilhao, Rapporteur, Professeur, SERP, Universtat de Barcelona

La soutenance est prévue le mercredi 21 septembre 2022 à 14h en salle D29 de la Maison de la Recherche à Toulouse en présentiel uniquement. La soutenance sera suivie d’un pot en salle D28.
 

Résumé

Le Solutréen récent (circa 24-23 cal ka BP) est marqué par l’apparition d’un nouvel équipement de chasse original et diversifié qui s’accompagne de la mise en oeuvre de nouveaux procédés techniques : la retouche par pression et le traitement thermique des roches siliceuses. Des innovations sans équivalent dans l’histoire du Paléolithique récent et que l’on retrouve employées sur toute l’aire d’extension du Solutréen, dans des contextes environnementaux distincts. Si l’emploi du traitement thermique au Solutréen récent est connu depuis les années 60, l’ampleur et les modalités de mise en oeuvre de ce procédé au sein du sous-système technique lithique restent à définir. Se pose également la question de la portée de cette innovation en termes de gains et de contraintes, ainsi que le degré de complexité technique et économique qui lui est associé. Il est également nécessaire de connaître et de comprendre le contexte au sein duquel ces innovations s’insèrent. Or, la singularité dont témoigne le Solutréen récent, du point de vue de ces changements techniques majeurs et de son extension spatio-temporelle restreinte nous permet d’interroger les conditions socio-culturelles d’émergence de ces procédés techniques.

Dans ce cadre, la caractérisation de la place du traitement thermique au sein des traditions techniques solutréennes est passée par un travail multiple impliquant (1) un diagnostic macroscopique des stigmates de chauffe au sein de plusieurs assemblages du nord de l’Aquitaine, (2) un volet expérimental ayant permis d’observer les effets de la chauffe sur différentes matières premières, de créer un référentiel géologique chauffé et de recueillir les impressions de plusieurs tailleurs, et (3) des analyses physico-chimiques impliquant spectroscopie infrarouge et analyses de surface par microscopie confocale dans le but de préciser l’environnement de chauffe mis en place par les groupes solutréens. La caractérisation du traitement thermique s’est accompagnée d’une étude techno-économique menée sur deux gisements solutréens majeurs : le gisement de plein-air de Landry (Boulazac, Dordogne) et l’abri de Laugerie-Haute Ouest (Les-Eyzies-de-Tayac, Dordogne).

Les résultats du diagnostic macroscopique et de l’étude techno-économique des assemblages du Landry et de Laugerie-Haute Ouest ont permis de préciser les modalités de gestion et d’organisation de la production lithique des groupes solutréens du nord de l’Aquitaine. La synthèse de ces résultats permet également d’approcher les modalités d’occupation du territoire des groupes du nord de l’Aquitaine et d’interroger les liens sociaux entre les groupes locaux et régionaux à l’aube du Dernier Maximum glaciaire.