Artisanat potier et recherches en domaine actualiste : des référentiels interprétatifs en Préhistoire

Depuis  les  années  1950,  la  multiplication  des  travaux  interdisciplinaires  impliquant  anthropologues  des techniques, archéologues, ethnologues, psychomotriciens, linguistes, pétro-archéologues ou encore sociologues a permis de donner à la démarche ethno-archéologique tout son sens autour du document céramique. L’idée est celle selon laquelle la culture matérielle, ici l’artisanat potier, s’exprime dans un contexte fonctionnel, social, culturel et idéologique : on peut comprendre ces contextes en s’intéressant précisément aux mécanismes impliqués dans la fabrication  d’un  objet,  c’est-à-dire  à  toutes  les  étapes  de  la  chaîne  opératoire  depuis  l’extraction  de  la  matière première, jusqu’à l’utilisation du produit fini. Et cela en vertu du fait qu’un processus technique ne se constitue pas  comme  une  réponse  passive  à  des  contraintes  techno-fonctionnelles,  mais  bien  selon  une  logique  de  choix profondément traditionnelle par rapport à la culture du groupe producteur.

Recueillir des données en domaine actualiste sur les chaînes opératoires permet donc aujourd’hui d’établir des référentiels  pour  tester  et  à  élaborer  des  modèles  d’interprétation  archéologique  autour,  par  exemple,  des mécanismes  de  construction  et  de  revendication  identitaires,  des  mécanismes  de  transmission  inter-individu  et inter-groupes  et  donc  d’innovations,  d’emprunt  et  de  transferts,  autour  des  formes  d’organisations  sociales  et autour, enfin, des réseaux d’échanges, de circulation et de redistribution de la culture matérielle. Ce séminaire a pour  objectif  d’envisager  cette  approche  intégrée  des  chaînes  opératoires  en  explorant  les  données  de  nos recherches conduites notamment en Éthiopie, dans le centre-ouest de la Vallée du Rift.

Plus d'info : https://www.archeorient.mom.fr/formations/seminaires/prehistoire-orient-et-occident-seance-1