Animaux proches, animaux distants : une histoire entre collectifs et individus

Publié le 15 novembre 2021 Mis à jour le 29 novembre 2021
le 30 novembre 2021
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Appel à communications colloque jeunes chercheurs

Présentation

Depuis le début des années 2000, la zoohistoire et l’histoire culturelle des animaux, issues des apports pionniers des historiens médiévistes, ont été considérablement enrichies par deux approches méthodologiques qui doivent encore dialoguer : d’une part, une démarche centrée sur l’identification et la définition de communautés intégrant des humains et d’autres animaux, désignées par le terme de « collectifs ». De l’autre, une recherche visant à faire émerger des expériences individuelles animales ou des échanges inter-individuels entre humains et non-humains, notamment par le biais de « biographies » animales. Ces deux approches ne sont pas opposées et, au contraire, observer les dimensions collectives des relations entre des humains et/ou d’autres animaux permet de mieux prendre en compte l’échelle individuelle.

Ainsi, la notion de communauté hybride, telle que définie par Dominique Lestel, renvoie à « une association d’hommes et d’animaux, dans une culture donnée, qui constitue un espace de vie pour les uns et pour les autres, dans lequel sont partagés des intérêts, des affects et du sens ». Ces collectifs se forment entre des individus appartenant à des espèces différentes et l’individualité de ces agents compte dès lors plus que les espèces impliquées. L’emploi de la notion de communauté hybride a pu montrer son potentiel heuristique pour l’étude de la domestication, en ethnologie et en archéologie.

Dans cette perspective, le commun n’est pas seulement créé et entretenu par la cohabitation au sein d’un espace donné mais aussi par l’élaboration d’une relation particulière entre des humains et d’autres animaux qui se reconnaissent mutuellement comme des individus. Le rapport entre le collectif et l’individuel est en outre marqué par la conceptualisation de différents degrés de proximité et de distance, que ce soit entre individus, entre collectifs, ou bien entre individus et collectifs, dans une perspective qui ne se limite pas au seul acteur humain, puisqu’elle permet notamment d’aborder les sociabilités animales. La gradation et l’articulation entre ces divers niveaux d’interactions relèvent enfin de rapports de force historiquement situés, en permanente reconfiguration.

La proximité et la distance peuvent s’entendre comme l’ensemble des stratégies discursives ou relationnelles qui permettent de définir un groupe par ce qui rassemble ses parties et différencie l’autre, en adoptant une perspective plus graduée que l’articulation réductrice entre inclusion et exclusion. Ces degrés de proximité et de distance entre une pluralité d’individus, de groupes d’animaux humains ou non, d’espèces, attendent encore d’être considérés comme un phénomène dynamique, davantage que comme une catégorie descriptive figée, grâce à l’apport des témoignages historiques et archéologiques. Afin de tester la pertinence d’une telle approche, nous invitons historiens, historiennes, archéologues, anthropologues, littéraires et spécialistes de sciences de la vie à comparer, à travers des études de cas variées, des situations complexes s’étendant de la préhistoire jusqu’à nos jours, au sein des espaces géographiques qu’elles et ils jugeront adaptés. Nous proposons pour ce faire d’entendre les notions de proximité et de distance à trois niveaux, complémentaires et interdépendants, intéressant toutes les disciplines, bien que certains enjeux aient été traités plus volontiers par l’une ou l’autre.

Modalités de soumission :

Les propositions de communication devront comporter un titre (court idéalement), 5 mots clefs, un argumentaire (entre 1200 et 2000 signes espaces compris, présenté en fichier word ou pdf). Enfin, la contribution devra indiquer l’axe dans lequel elle souhaite s’insérer en priorité (proximité et distance dans l’espace, proximité et distance des corps, proximité et distance temporelle).

N’oubliez pas d’indiquer vos coordonnées lors de l’envoi de vos contributions (courriel, téléphone et coordonnées postales).

Les propositions de communication sont à adresser au plus tard le 20 décembre 2021 à l’adresse suivante : AnimHist31@gmail.com

Organisé à l’Université Toulouse Jean Jaurès avec le soutien de la Commission Recherche et des laboratoires FRAMESPA et TRACES, le colloque aura lieu en modalités hybrides. Les frais de déplacement et d’hébergement des participant.e.s seront pris en charge.