ANR/DFG - West Hallstatt gold


Projet de recherche ANR/DFG mars 2012- février 2015
West Hallstatt gold

Rethinking earliest Celtic gold – Economic, social and
technological perspectives in the West Hallstatt Culture

Coordinateurs
B. Armbruster (CNRS-TRACES)
E. Pernicka (Université de Tübingen)

Membres
M. Blet-Lemarquand (IRAMAT-CNRS)
V. Burnett (CEZ Archäometrie-Mannheim)
E. Dubreucq (CNRS-TRACES)
B. Gratuze (IRAMAT-CNRS)
T. Hoppe (Landesmuseum Stuttgart)
P.-Y. Milcent (Université Toulouse-TRACES)
L. Olivier (MAN)
B. Schorer (Landesmuseum Stuttgart)
R. Schwab (CEZ Archäometrie-Mannheim)


L’objectif de ce projet est de mieux comprendre le développement social, économique et technologique de la culture occidentale de Hallstatt (du 8ème au 5ème siècle av. J.-C) par l'étude des productions artisanales en métaux précieux  (Fig. 1.) (Photo : B. Armbruster). Cette culture du premier âge de Fer, située sur un espace transfrontalier englobant le sud-ouest de l'Allemagne, l'est et le centre-est de la France, mais aussi une partie de la Suisse occidentale (Fig. 2), est caractérisée par des habitats fortifiés (« Fürstensitze ») et des tumulus princiers (« Fürstengräber »), riches en biens de prestige. Parmi ces derniers, les objets en or constituent un matériau d’étude privilégié : ils proviennent presque exclusivement des tombes les plus riches, si bien que leur contexte est très propice à une lecture fonctionnelle, socio-économique et symbolique. En outre, le travail d’orfèvrerie se prête tout particulièrement à la mise en évidence de traditions et d’innovations locales, ainsi qu’à celle des influences étrangères et des réseaux d’échanges au sein des arts et métiers.

La cohérence du projet réside aussi dans l’étroite collaboration internationale entre partenaires scientifiques allemands et français ainsi que dans leur excellence interdisciplinaire. Nos compétences réunies permettront de combiner activement l'expertise en archéologie, en sciences des matériaux, en technologie et en archéologie expérimentale. Les équipes françaises et allemandes travailleront de façon complémentaire. Notre objectif est d’identifier et restituer certains des réseaux économiques, sociaux et technologiques de la culture occidentale de Hallstatt dans leur contexte global afin d’accroître notre connaissance des grands phénomènes culturels dans lesquels ils s’inscrivent. Le cadre chronologique s’inscrit entre la fin de l’âge du Bronze final et le début de la culture de La Tène.

Les informations obtenues par ces recherches interdisciplinaires alimenteront une base de données numérique sur l’orfèvrerie hallstattienne : elle contiendra des informations complètes sur la composition du métal, l’artisanat de l’or, l’usage et le contexte de dépôt de ces objets de prestige. Cette base de données mettra à disposition toutes les informations relatives à l’étude des objets, y compris des données morphologiques, socioculturelles, archéométriques et technologiques avec une documentation graphique détaillée (Fig. 3). Nous mettrons en évidence les évolutions et les changements dans l’espace et dans le temps, qu’ils soient relatifs à la morphologie, le décor, la technologie et la composition métallique. Cela tiendra compte des spécificités locales de production des métaux précieux et des relations qui existèrent avec les cultures de la Méditerranée et de l’Atlantique. On s’intéressera également aux transferts de savoir-faire entre artisans, et à leurs traditions techniques. Afin d’explorer l'impact des phénomènes d’évolution, on étudiera pourquoi et comment les traditions stylistiques, symboliques et technologiques changent. En dernier lieu, nous examinerons le rôle joué par ces objets de luxe dans les relations de pouvoir et dans les effets artistiques et esthétiques qu'ils pouvaient produire dans la vie, le rituel et l'identité des populations.

Protocole d’étude des objets

Nous souhaiterions pouvoir réaliser une étude exhaustive des ces mobiliers des deux côtés de la frontière franco-allemande afin de pouvoir comparer de manière systématique et détaillée les aspects typologiques, technologiques et stylistiques.
Pour cela, nous allons examiner les objets originaux par macro et microscopie, effectuer une documentation la plus détaillée possible et réaliser des analyses de composition élémentaire, au laboratoire IRAMAT (Institut de recherche sur les archéomatériaux, CNRS Universités) d’Orléans. Ces résultats d’analyse devraient nous permettre de retracer les sources d’approvisionnement en matière première et de juger certains détails techniques (comme la soudure par exemple). Ils devraient permettre aussi de percevoir l’homogénéité ou l’hétérogénéité des productions dans un même ensemble et de relier celles-ci à un ou plusieurs ateliers. En parallèle, l’étude technologique devrait aboutir à une reconstitution de la chaîne opératoire des différentes étapes de la production, des techniques et des outils (reconstitution des panoplies artisanales des orfèvres du premier âge du Fer) (Fig. 4). Ce volet technologique du projet aboutira ensuite à une reconstitution expérimentale. Cette dernière sera renseignée (photographie, film) pour une diffusion grand public, qui sera mise à disposition des musées.