Roland VIADER

Centre National de la Recherche Scientifique

ARCHEOLOGIE

Spécialiste d´histoire économique et sociale des campagnes à l'âge féodal, j´ai travaillé sur la Catalogne, les Pyrénées, la France méridionale, et tout particulièrement, à la croisée de ces aires, sur l'Andorre. Les interrogations-clefs de mon travail portent sur les formes de la propriété, leur élaboration et leurs places dans l´architecture des rapports sociaux, ce qui m´a conduit à puiser souvent dans les études anthropologiques et juridiques. Pour ce faire, j'ai essayé tout à la fois d´examiner le modèle central que livre la tenure et les figures périphériques que dévoile l'observation des communautés. En choisissant d´aborder des sociétés de montagne, ce sont ces marges que je visais principalement, et cela m´a rendu très sensible aux problèmes que pose l´articulation des échelons locaux et englobants. Le "système pyrénéen des maisons", notamment, semble avoir déjoué l´histoire autant que le droit ou l´anthropologie. Le problème est fort complexe, mais je crois avoir contribué un peu à sa solution en montrant que les formes successorales de la "maison" n'apparaissaient que très tardivement en Andorre (extrême fin XIIIe¬début XIVe) en liaison, non pas avec la volonté de perpétuer des patrimoines de terres agricoles privées, mais avec le souci de réserver à une élite locale l'usage lucratif des terres pastorales et communautaires. Ces recherches m´ont un peu familiarisé avec la réflexion sur les fonctions anthropologiques du Droit, et c´est dans cette optique que je reprends aujourd’hui l´examen de la tenure, au cœur des sociétés féodales. Il s'agit de revenir sur l´apparition du fief dans la documentation, sur les différentes lectures du don féodal, ou sur la différenciation du fief paysan et de la tenure noble.. de justice