Basi

Le gisement de plein air de Basì a été découvert dans les années 1960 suite à sa destruction partielle par une carrière de granodiorite. Entre 1969 et 1972, Gérard Bailloud y effectua quelques sondages qui, bien que d’ampleurs limitées, permirent de documenter des occupations du Néolithique et de l’âge du Bronze et la découverte d’un très abondant mobilier, érigeant le gisement comme l’un des sites majeurs pour la Préhistoire récente de l’aire tyrrhénienne. Cependant, tant la nature précise de ces occupations que la chronologie fine de leur succession n’ont pu être abordées par ces premiers travaux. Après un abandon du site pendant près de quatre décennies, de nouvelles fouilles sont conduites depuis 2016 qui documentent à une succession d’occupations sur une épaisseur pouvant atteindre localement plus de trois mètres, ce qui est tout à fait exceptionnel en plein air.

Les travaux en cours démontrent que les occupations y ont été beaucoup plus nombreuses que ce qu’y avait pu en être documenté auparavant. Les premières fréquentations du site commencent dès le tout premier Mésolithique, ce qui correspond aussi aux premières implantations humaines de l’île. Ces chasseurs-pêcheurs-collecteurs reviennent régulièrement sur le site pendant près d’un millénaire et demi. Il est ensuite fréquenté par les premiers agro-pasteurs qui y établissent des maisons aux murs en torchis. Plus tard, au Néolithique récent, ces murs seront constitués d’une base de pierres et de blocs sur laquelle repose une élévation en terre crue voir, pour au moins un bâtiment, entièrement en terre. Le sédiment acide du site n’a pas permis la conservation de l’os, mais de très nombreuses graines de céréales attestent de pratiques agricoles, tout comme le matériel de mouture. Plus tard encore, à l’âge du Bronze, une torra dominait le site et ses environs.

Avec cette très longue série d’occupations, Basì permet de documenter l’évolution des sociétés préhistoriques et de leur environnement sur près de sept millénaires.