La matérialité des fortifications seigneuriales dans la Montagne Noire occidentale du Xe au XIVe siècle

Publié le 23 janvier 2025 Mis à jour le 23 janvier 2025
le 24 janvier 2025
14h
Université Toulouse Jean Jaurès, Maison de la recherche, salle D29
20250123_soutenance_Lecat
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Soutenance de thèse de Marianne Lecat

Marianne Lecat a le plaisir de vous inviter à assister à la soutenance publique de sa thèse intitulée Vestiges du pouvoir : La matérialité des fortifications seigneuriales dans la Montagne Noire occidentale du Xe au XIVe siècle (Aude, Tarn, Haute-Garonne).

La soutenance est prévue le vendredi 24 janvier 2025 à 14h00, à l'Université Toulouse Jean Jaurès, Maison de la recherche, Salle : D29

Le jury sera composé de :

M. Florent HAUTEFEUILLE Université Toulouse - Jean Jaurès Directeur de thèse
Mme Nelly POUSTHOMIS Université Toulouse - Jean Jaurès Co-directrice de thèse
Mme Sylvie FARAVEL Université Bordeaux Montaigne Examinatrice
M. Pierre-Yves LAFFONT Université Rennes 2 Examinateur
M. Luc BOURGEOIS Université de Caen-Normandie Rapporteur
Mme Hélène DÉBAX Université Toulouse - Jean Jaurès Examinatrice
M. Laurent SCHNEIDER EHESS Rapporteur

Résumé

Ce travail porte sur l’ensemble des sites fortifiés dans la Montagne Noire occidentale au Moyen Âge (Xe-XIVe siècle), un territoire de moyenne montagne situé entre les départements du Tarn, de l’Aude, de la Haute-Garonne. Au cours de cette période, notre espace d’étude constitue un carrefour stratégique pour de nombreuses puissances seigneuriales dont l’influence évolue au gré des événements historiques. Dès le milieu du XIe siècle, la Montagne Noire est principalement dirigée par les vicomtes Trencavel, en conflit avec les comtes de Toulouse qui exercent une forte influence au nord-ouest. Puis, la croisade contre les Albigeois marque un tournant majeur au début du XIIIe siècle, ouvrant la voie à un nouveau pouvoir en Languedoc, celui du roi de France. Ces puissances aristocratiques ont façonné le réseau castral du territoire, implantant des sites fortifiés qui polarisent des populations et protègent territoires et ressources. Cette étude vise à comprendre les dynamiques de contrôle du territoire à travers cette matérialité du pouvoir seigneurial sur une large chronologie, afin de retracer l’évolution de ces sites fortifiés. L’enquête porte sur un corpus de fortifications (114 sites répartis sur 84 communes) avec une grande diversité de formes et fonctions. On compte ainsi des castra, des mottes, des fortifications intercalaires (forciae), des maisons fortes, des tours, et des rocas répartis entre les reliefs de la montagne, du piémont et de la plaine. Notre démarche méthodologique se concentre sur les vestiges encore en élévation, ainsi que sur leur environnement immédiat. L’enjeu est d’analyser leur morphologie et de mieux comprendre les contextes de construction de ces sites seigneuriaux. Plusieurs approches sont à l'œuvre dans ce travail : il s’agit principalement d’une étude des vestiges bâtis, mais des prospections pédestres ont également été menées, ainsi que le dépouillement des sources écrites éditées. Nous proposons ainsi une étude détaillée de dix sites fortifiés pour lesquels nous présentons des analyses archéologiques inédites du bâti et des essais de phasage des vestiges encore en élévation. Par ailleurs, certains phénomènes sociaux ont potentiellement des répercussions dans le domaine matériel qui les environne. En ce sens, la coseigneurie, phénomène largement répandu dans le Midi, témoigne d’une forme particulière de partage seigneurial des fortifications et ses caractéristiques ont pu, comme ailleurs, impacter les formes et les évolutions des fortifications étudiées. Cette étude offre ainsi un nouvel éclairage sur le maillage castral de ce territoire, entre l’an Mil et le début du bas Moyen Âge. En insistant sur le nécessaire décompte des fortifications secondaires édifiées dans des reliefs escarpés et isolés de tout habitat, elle révèle un réseau de fortifications dense et varié, sur des reliefs escarpés de la Montagne Noire.