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Art Rupestre, Territorialités et Paysages des chasseurs-collecteurs du Late Stone Age au Zimbabwe
Soutenance de Léa Jobard
Madame Léa Jobard soutiendra publiquement ses travaux de thèse intitulés Art Rupestre, Territorialités et Paysages des chasseurs-collecteurs du Late Stone Age au Zimbabwe (Matobo Hills, 13000 - 2000 BP) dirigés par Monsieur François Bon et Madame Camille Bourdier.
La soutenance aura lieu le jeudi 06 février 2025 à 14h00 à la Maison de la Recherche, sur le campus de l'Université Toulouse Jean Jaurès en salle D29, devant un jury composé de :
M. François BON Université Toulouse - Jean Jaurès Directeur de thèse
M. Valentín VILLAVERDE Universitat de València Rapporteur
Mme Mélanie DUVAL Université Savoie Mont Blanc Rapporteure
Mme Camille BOURDIER Université Toulouse - Jean Jaurès Co-directrice de thèse
M. François-Xavier FAUVELLE Collège de France Examinateur
M. Pierre DE MARET Université Libre de Bruxelles Examinateur
M. Guillaume PORRAZ CNRS Provence et Corse Examinateur
Résumé
Le Late Stone Age d’Afrique australe se caractérise notamment par sa tradition iconographique, désignée sous le terme de « fine-lines », retrouvée en particulier dans plusieurs régions qui concentrent des centaines voire des milliers de sites ornés, principalement sous la forme d’abris. Malgré une riche histoire de la recherche en archéologie et en art rupestre, la question de la place des pratiques graphiques au sein des dynamiques culturelles du LSA demeure insuffisamment analysée. Pourtant, les images rupestres influencent sans aucun doute la perception du paysage des populations concernées, par leur omniprésence et par leur nature inamovible et visuelle. Elles participent à façonner, renégocier ou préserver au moins une part des expériences sociales, économiques, spirituelles, émotionnelles, etc. des chasseurs-collecteurs à travers le temps et l’espace. Ainsi, l’art rupestre peut prendre différentes places dans le paysage de ses auteur·ices (marqueur d’identité, de la territorialité, de la structure sociale, etc.), selon de multiples facteurs (croyances spirituelles, organisation sociale et économique, échanges entre groupes et mobilités, etc.). En Afrique australe, plusieurs chercheur·ses ont exploré les relations entre art rupestre et paysage des chasseurs-collecteurs. Entre autres, Nick Walker a proposé un modèle d’occupation des Matobo Hills, au Zimbabwe, sur le temps long. À partir de l’étude du matériel issu des remplissages archéologiques, celui-ci examine dans la diachronie la démographie, la structuration socio- économique des groupes qui fréquentent les Matobo, leurs réseaux de mobilité ainsi que leurs pratiques symboliques et graphiques. Sa méthode comporte plusieurs limites, mais il ouvre de nombreuses perspectives, particulièrement révélatrices de la richesse de ce massif granitique, surtout étudié au cours du XXe siècle : une douzaine de séquences archéologiques, livrant des vestiges du MSA au LSA récent, et plusieurs milliers de sites ornés. Cette iconographie, produite depuis au moins la fin du Pléistocène, se caractérise par une importante variabilité : d’emplacements, de densité, de thématiques, de styles (formes, techniques et compositions) — traduisant d’une pluralité d’usages, de fonctions et de chronologies. Face au potentiel informatif de l’archéologie et de l’iconographie des Matobo, notre recherche doctorale se propose d’explorer les paysages de l’art rupestre au cours du LSA et d’interroger les fonctions sociales des sites ornés, la façon dont ils structurent le paysage social, économique et spirituel des individus, les liens entre la variabilité stylistique et les dynamiques culturelles des populations, ainsi que les éléments qui persistent ou changent sur le temps long. Pour cela, notre approche méthodologique observe de multiples caractéristiques des sites et de leur milieu, du point de vue de leur infrastructure et de leur expérience sociale, tout en construisant une séquence chrono-stylistique au sein d’une zone d’étude, avant de croiser l’ensemble de ces résultats. Nous offrons ainsi un important développement au modèle de N. Walker, par le prisme de l’art rupestre.