Le Magdalénien moyen et supérieur aux contreforts du Massif Central

Publié le 19 octobre 2021 Mis à jour le 19 octobre 2021
le 27 octobre 2021
14h
salle D29 de la maison de la recherche
20211027_soutenance_Grubert
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Soutenance de doctorat de M. Grubert

Morgane Grubert soutiendra sa thèse de doctorat

Le Magdalénien moyen et supérieur aux contreforts du Massif Central : essai de synthèse à partir des industries lithiques des gisements de la vallée de l'Aveyron (Lafaye, Pénovaire, Montastruc, Fontalès) et étude comparée avec un gisement de la vallée de la Dordogne (Combe Cullier)

le 27 octobre 2021 à 14h en salle D29 de la maison de la recherche, sur le campus de l'université Toulouse Jean Jaurès.

Dans le Sud-Ouest de la France, Au Magdalénien, et plus particulièrement à partir du MMA, deux espaces géographiques se distinguent d’un point de vue culturel: le Nord du Bassin Aquitain et les Pyrénées. En effet, bien que présentant nombre de similitudes, notamment au niveau des techniques de débitage du silex, des marqueurs typologiques tendent à les individualiser. Enclavé entre ces deux espaces, la vallée de l’Aveyron et ses marges constitue une zone mal connue durant cette période (hors Magdalénien inférieur) du fait des fouilles souvent anciennes.

L’étude typo-technologique des industries lithiques de plusieurs gisements entreprise dans ce travail de thèse a pour ambition de documenter une large séquence du Magdalénien dans la vallée de l’Aveyron, du MMA au MSR, afin de pouvoir apporter des éléments de réponses supplémentaires sur les dynamiques de mobilité des anciens groupements humains à l’échelle du Sud-Ouest de la France.

Après recherches bibliographiques et observation des collections, différentes séries ont été retenues car jugées pertinentes pour cette étude. Ont été ainsi pris en compte les gisements de Lafaye, Montastruc (C2 et C4), Pénovaire et Fontalès. Onze datations ont été réalisées afin de compléter les analyses faites à partir des industries lithiques, la fiabilité des datations existantes étant souvent discutable. Une comparaison a été effectuée avec les unités archéologiques attribuées à différents stades du Magdalénien du gisement de Combe Cullier, situé également aux contreforts du Massif Central, bien que plus au Nord, et fouillé avec des méthodes modernes. Cette comparaison présente un avantage double : en plus d’élargir la zone d’étude, elle permet de mesurer l’impact qu’ont pu avoir les méthodes de fouilles anciennes sur l’analyse de leur mobilier.

La confrontation de la trentaine de datations disponibles pour la vallée de l’Aveyron met en évidence, à l’heure actuelle, un court hiatus de près d’un millénaire correspondant à la transition MMA / MMR. Certaines de ces dates, couplées à l’observation du mobilier, confirment la proposition récente de placer le début du MMA à 19,5 cal ka BP (Sécher, 2017). La comparaison des séries anciennes de la vallée de l’Aveyron avec celle de Combe Cullier, constituée plus récemment, montre tout l’intérêt de réétudier certaines collections qui n’auraient pas subi de mélanges. Dans cette étude, la série de Montastruc renseigne par ailleurs certaines techniques de débitage peu documentées, tels les débitages de type La Marche (MMR et MSR) et Orville, ce dernier étant ici associé pour la première fois au MSR. Enfin, alors qu’il est maintenant communément admis de caractériser les différentes phases du Magdalénien par des modes opératoires relativement précis, l’évolution progressive observée à travers les séries des gisements de la vallée de l’Aveyron complexifie ce point, avec des pratiques pouvant apparaitre à un stade mais se généraliser au stade suivant. Au contraire, l’étude de Combe Cullier indique qu’il existe des schémas résolument différents, avec un MSA qui semble renouer avec les traditions techno-économiques du MMA.