Transition Antiquité/Moyen Âge dans le Midi de la France

Les recherches conduites au cours du précédent contrat sur la transition entre Antiquité et haut Moyen-Âge ont montré à quel point il était important de répertorier, comparer et analyser à frais nouveaux les sources ecclésiastiques, qu'il s'agisse d'interroger le retrait au monde des moines ou la mémoire des évêques dans la cité.

On s'attache particulièrement ici à développer les comparaisons qui ont semblé très prometteuses avec les situations profondément contrastées que présentent les sociétés ibérique et bas-languedocienne.

Les prospections archéologiques systématiques réalisées dans la vallée de la Garonne et le piémont pyrénéen ont confirmé par ailleurs la faiblesse quantitative des occupations du haut Moyen Âge observables en plein champ. Cette lacune, particulière au Midi, ne peut être expliquée que par une occupation prolongée des sites antiques, ou par une fixation précoce et durable à l'emplacement des habitats actuels, les rendant inaccessibles à l'archéologie.

Notre stratégie consiste donc d'abord à poursuivre les prospections de surface en ciblant les abords immédiats des habitats actuels (chefs-lieux paroissiaux comme habitats isolés), de manière à poser des hypothèses sur la chronologie de leur implantation.

Un inventaire spatialisé des occupations urbaines et rurales de la fin de l'Antiquité et du haut Moyen Âge (églises, monastères, habitats, zones artisanales et agraires, IVe-Xe siècle) devrait contribuer, par ailleurs, à estimer la part des ruptures et des continuités. Là encore, une approche comparative avec les secteurs du Bas Languedoc mieux documentés par l'archéologie préventive, ou avec les zones de montagne (Cerdagne, Andorre) qui livrent des témoins parfois inattendus d'occupation du sol et d'exploitation des ressources naturelles (métallurgie, manufacture de produits résineux), permettra de mieux suivre les trajectoires économiques très diverses qui marquèrent les transitions entre Antiquité et Moyen Âge.