Thème 4 : La formation du fait urbain (projet 2021-2025)

Le prolongement des travaux engagés depuis plusieurs années sur le vaste thème de la formation du fait urbain demande non seulement de chercher à mieux caractériser le processus de transformation des villes d’origine antique, en s’interrogeant en particulier sur l’incidence de la christianisation et des nouveaux usages des sols et de l'espace, mais aussi, et surtout, d’analyser les rythmes et les modèles des villes d’« accession » et des villes neuves qui constituent le réseau urbain secondaire.
L’enjeu vise à appréhender l’incidence et la robustesse de l’héritage du réseau urbain antique, à mesurer l’insertion et l’articulation des agglomérations dans des territoires eux-aussi en transformation, et à évaluer l’impact des mécanismes politiques et des dynamiques économiques qui sous-tendent la création et le développement urbain (le phénomène des lotissements par exemple).
Ces recherches pourront prendre appui sur les études monographiques ou comparatives réalisées ces dernières années, notamment en ce qui concerne les villes d’origine monastique, mais elles nécessitent aussi l’acquisition de données nouvelles, afin de mieux saisir certains éléments constitutifs jusqu’alors peu étudiés.
Ainsi, certaines infrastructures urbaines méritent une attention particulière, au premier titre desquels les marchés ou les structures liées à la gestion et à l’exploitation de l’eau. Pour ce faire, il est nécessaire de s’appuyer sur des données matérielles (architecturales, par l’archéologie du bâti et archéologiques, par la fouille), des sources écrites, notamment fiscales (résultats de l’ANR Modelespace) et de mener des lectures morphologique et spatio-temporelle (SIG).
Compte tenu de la diversité des sources et des spécialités requises, un travail collaboratif est ici plus qu’ailleurs nécessaire pour aboutir à des synthèses, comme celle d’ores et déjà engagée sur l’agglomération de Moissac et qui devrait prendre la forme d’un atlas historique.
Travailler sur les villes médiévales demande aussi de s’interroger sur les sociétés urbaines et les dynamiques socio-spatiales, ce qui peut notamment être appréhendé par l’étude de l’habitat, une thématique forte de l’équipe. L’objectif, pour les années à venir, est de s’interroger non plus seulement sur l’architecture en tant que telle, mais aussi sur la place des espaces bâtis et non bâtis dans le tissu urbain. Pour ce faire, il est à la fois nécessaire de multiplier les études de cas, et de constituer des groupes de travail, comme l’atelier Operandi destiné à mêler des regards variés sur certains aspects de la construction : les matériaux, approvisionnement, les techniques, commanditaires.