La Grotte Mandrin (Drôme)

Dernières sociétés néandertaliennes de France méditerranéenne

Mots-clés
Derniers néandertaliens, Néronien, Moustérien, Protoaurignacien

Responsables
Ludovic SLIMAK (Université de Toulouse - Le Mirail, UMR 5608 TRACES)
Yves Giraud et Pascale Yvorra (UMR 6636 LAMPEA)

Participants et membres de l'équipe scientifique
Jacques-Elie BROCHIER (UMR 6636 LAMPEA), Jean-Philip BRUGAL (UMR 6636 LAMPEA), Julia CHZRZAVEZ (doctorante, UMR 6130 CEPAM), Olivier DUTOUR (Université de la Méditerranée), Yves GIRAUD (UMR 6636 LAMPEA), Tom HIGHAM (OXFORD University), Marcel JEANNET (UMR 6636 LAMPEA), Véronique LAROULANDIE, Aliette LOMPRE (UMR 6636 LAMPEA), Frederic MAGNIN (UMR 6616 IMEP), Carolina MALLOL, Laure METZ (doctorante UMR 6636 LAMPEA), Vincent OLLIVIER (UMR 6636 LAMPEA), Pascale YVORRA (UMR 6636 LAMPEA)

Canpagnes et missions
Financement et support logistique : SRA Rhône-Alpes, Département de la Drôme

Depuis 1990 les recherches établies à la Grotte Mandrin ont permis de mettre en évidence la succession de 9 installations humaines concernant les dernières sociétés néandertaliennes et la prime origine du Paléolithique supérieur.

Chaque niveau livre plusieurs milliers de pièces lithiques et paléontologiques permettant la restitution précise de l'organisation des groupes humains et permet une lecture pertinente des successions culturelles au sein des dernières sociétés néandertaliennes. La bonne préservation de cette séquence, sa richesse, la diversité des informations qu'elle recèle (restes humains, industrie lithique et osseuse, élément d'art pariétal, nombreux foyers, vaste structure circulaire liée à un aménagement de l'espace...) en font un ensemble de référence pour approcher les derniers moments des sociétés néandertaliennes dans l'espace franco-méditerranéen.

La Grotte Mandrin TRACES_Axe-1_Operation_Grotte-Mandrin3.jpg est localisée à une dizaine de kilomètres au sud de la ville de Montélimar, en rive gauche de la vallée du Rhône dont elle surplombe un ancien bras mort. Cette cavité est un abri sous voûte creusé en pied d'un petit massif calcaire du Barrémo-bédoulien. Ce massif rocheux forme un promontoire d'une vingtaine de mètres à mi-pente d'une colline, le Jas des Chèvres. La cavité s'ouvre plein nord, à une altitude de 245 mètres et domine la vallée du Rhône d'une centaine de mètres.


Figure 1. Vue de la vallée depuis le site.


Le promontoire rocheux surplombant le gisement permet d'embrasser un vaste paysage très ouvert sur les plaines alluviales du Rhône et jusqu'en Ardèche.


La Grotte Mandrin est en TRACES_Axe-1_Operation_Grotte-Mandrin4.jpg cours de fouille sur une surface attenante d'environ 40 m2, et représentant une part importante de la superficie sous voûte, telle qu'elle se présente actuellement. Archéologiquement cette séquence enregistre l'ensemble des inflexions culturelles actuellement reconnues dans cette aire géographique sur la période chronologique allant du 50ème au 38ème millénaire.


Ces installations peuvent être subdivisées en trois temps, de la base au sommet :
Phase I : groupe évolutif de type transition PM/PS (Néronien, niveau 6) [infra] ;
Phase II : Groupes tardifs de tradition moustérienne (post-Néronien, deux phases culturelles ; niveaux 5 à 1base) ;
Phase III : Groupe du tout premier Paléolithique supérieur (Protoaurignacien, niveau 1sommet), (Figure 2).

 
Figure 2. Chronostratigraphie calendaire et culturelle de la séquence, niveaux 1 à 6

Une telle succession chronoculturelle est unique à différents points de vue. Hors Mandrin les industries du Néronien sont principalement reconnues à partir de fouilles anciennes, présentant une plus faible pertinence archéostratigraphique. La grotte Mandrin est la seule séquence archéologique montrant une interstratification entre un groupe de transition PM/PS et des ensembles tardifs de tradition moustérienne. Enfin, cette séquence documente la position chronologique du premier Protoaurignacien eu égard aux dernières sociétés de tradition moustérienne.