Thème 3 - Économie. Diffusion et commerce des métaux


Cet axe de recherche vise à restituer le commerce et la diffusion des métaux sous forme de demi-produits par des approches croisées entre archéologie, textes anciens, épigraphie, toponymie, typologie et analyses géochimiques. Pour ce faire, il intègre également le développement de démarches et protocoles analytiques originaux qui contribuent à établir la traçabilité des métaux, de la mine à l'objet.

1. Les circuits du métal : approches croisées entre méthodes historiques, archéologiques et archéométriques

La restitution des circuits du métal repose sur des approches croisées entre méthodes historiques, archéologiques et archéométriques. Elle comprend en particulier l’étude des lingots de plomb, de cuivre et d’étain (Rico et Domergue, 2010) et de barres de fer retrouvés dans des cargaisons d’épaves sous-marines d’époque romaine (Cl. Domergue et Chr. Rico dir.). On peut désormais distinguer avec des probabilités plus grandes les divers flux commerciaux qui irriguent l’ouest méditerranéen (métaux de la péninsule Ibérique, Britannia, Germanie, Sardaigne) et retracer les routes suivies par ce commerce. Celui du cuivre et du plomb hispaniques (Carthagène-Mazarrón, Sierra Morena, Sud-Ouest) fait l’objet d’un programme en cours d’achèvement (Cl. Domergue et Chr. Rico dir.) ; le cas de l’étain est plus problématique.

Ces recherches s‘appuient sur la constitution d’une base de données géochimiques élémentaires et isotopiques sur des matériaux issus des districts miniers et métallurgiques étudiés par ailleurs comme Carthagène, Rosia Montana, Bibracte, Limousin, La Dordogne… (voir les axes précédents). Le programme de prospection en cours sur l’étude de la production ancienne de fer dans le Tarn (M.-P. Coustures resp.) doit déboucher sur la restitution des circuits de diffusion du fer autour des barres de fer protohistoriques de Montans et Rabastens, c’est-à-dire en amont vers des zones de production potentiellement tarnaises et en aval vers des lieux de consommation peut-être tectosages.

2. Développement de nouvelles techniques de traçabilité des métaux anciens

Ce thème de recherche s’appuie sur des approches issues de disciplines comme la géochimie ou la métallogénie (S. Baron et M.-P. Coustures). Le potentiel de nouveaux traceurs géochimiques élémentaires et isotopiques (notamment le fer et le cuivre) permettant d’optimiser le traçage des métaux anciens (plomb, argent, or, étain, fer) est étudié. Dans le cadre d’une bourse de doctorat qui a débuté en octobre 2013, les isotopes du fer seront développés pour l’étude de la provenance des métaux ferreux et non ferreux. Par ailleurs, dans le cadre de l’ANR MINEMET, les isotopes du cuivre et de l’étain seront développés pour aborder la question du commerce de l’étain et des bronzes (S. Baron). Les matériaux archéologiques et expérimentaux qui serviront de support à ces travaux sont en lien avec des terrains d’étude de l’équipe.

En parallèle de ces méthodes invasives, nous souhaitons mettre en place des applications sur de nouveaux appareillages dont l’analyse est moins destructrice et donc plus particulièrement adaptée au travail sur les objets de musée. Pour l’instant, la méthode de ce type la plus avancée concerne l’analyse élémentaire des fers anciens.