Missions archéologiques en Afrique sub-saharienne


ETHIOPIE
Intitulé : Archéologie préhistorique dans la région des lacs d’Ethiopie (Ziway, Langano, Abijata) : contribution à l’établissement de la séquence Late Stone Age d’Afrique orientale (LSA Sequence in Eastern Africa)
Responsables : François BON, Professeur de préhistoire à l’université de Toulouse 2 Jean-Jaurès (TRACES) et ASAMEREW DESSIE (ARCCH, Addis Abeba).

Débutée en 2007, cette mission pluridisciplinaire (soutenue par la Commission des fouilles du ministère des Affaires étrangères et le Centre Français d’Etudes Ethiopiennes à Addis Abeba) a pour objectif de contribuer à l’enrichissement de nos connaissances sur le Late Stone Age (LSA) de la Corne de l’Afrique grâce à la constitution de nouveaux référentiels archéologiques. Pour cela, elle s’attache à compléter le cadre géomorphologique et géologique de la région des lacs Ziway, Abijata et Langano, servant l’établissement d’une puissante séquence au sein de laquelle ont été documentés une demi-douzaine de sites archéologiques, datés entre circa 30 000 et 9 000 cal BP, dont plusieurs livrent des informations proprement inédites sur la Préhistoire de l’Ethiopie. Ces ensembles archéologiques sont actuellement le support de plusieurs recherches en cours, notamment universitaires. L’un des principaux atouts de ce contexte réside dans la remarquable qualité de ses enregistrements archéologiques, ainsi que dans la possibilité de corréler avec une haute précision les dynamiques de peuplement que connut cette partie de la vallée du Rift avec les grandes mutations climatiques qui marquèrent son paysage au cours du Pléistocène récent et de l’Holocène, l’ensemble de ces facteurs étant de nature à conduire à l’établissement d’une séquence de référence majeure à l’échelle de l’ensemble de la zone.

"Archives filmiques de la mission 2015" de la mission LSA d'Afrique orientale réalisées par Stéphane Kowalczyk

Intitulé : Transmission des techniques et des styles céramiques dans la vallée du Rift éthiopien. Ethnographie des traditions potières en région est Showa et Arsi, Oromiya
Responsable : Jessie CAULIEZ et Claire MANEN, Chargées de recherche CNRS (TRACES).
Mission dirigée par Jessie Cauliez et Claire Manen depuis 2011. Les financements du programme émanent de la fondation Fyssen (J. Cauliez et C. Manen dir.), de l’ANR (DiffCeram - V. Roux UMR 7055 dir.), du Centre Français des Études Ethiopiennes.

Ce programme ethno-archéologique est centré sur les traditions potières sans énergie cinétique rotative développées en Éthiopie au cœur de la vallée du Rift par trois groupes ethniques, les Woloyta, les Oromo et les Waata en contexte de production domestique. Il est admis que la constitution de référentiel en domaine actualiste est un des meilleurs moyens pour renforcer les protocoles analytiques et s’inscrire dans une approche systémique de la culture matérielle. Le programme cherche à offrir des modèles pour interpréter en Préhistoire les processus de diffusion archéologique et, dès lors, les dynamiques à l’œuvre dans l’évolution des traits culturels et des sociétés. Il s’agit de caractériser les mécanismes d’apprentissage et de transmission des traditions potières inter-individus et inter-groupes, les conditions à l’emprunt ou au non emprunt de traits techniques et stylistiques pour mieux saisir quelles sont les modalités de diffusion et de transferts des pratiques artisanales et les phénomènes sociologiques sous-jacents à ces transmissions. Le programme vise aussi l’élaboration de référentiel des procédés techniques pour décupler l’efficacité des protocoles analytiques sur les séries archéologiques préhistorique. Il s’agit de tester et de rationaliser les moyens analytiques, notamment archéométriques, à mettre en œuvre au moment d’étudier les assemblages en vue d’une reconstitution de la chaîne opératoire des poteries en contexte néolithique. Il s’agit aussi de constituer une collection de traces de référence exploitable en archéologie. Ces collections alimentent les archéothèques du laboratoire TRACES, qui intègrent la plateforme Pôle Archéoscience-Environnement de Midi-Pyrénées (PAE-MIP), mise en place dans le cadre du Contrat Plan Etat-Région (CPER). Ces archéothèques servent à la formation des étudiants et sont consultables par les membres de toutes les équipes de TRACES pour les accompagner dans la description, l’analyse et l’interprétation des vestiges.

Du laboratoire TRACES, participent au programme Laurent Bruxelles (géomorphologue), Vincent Ard (système technique céramique), Joséphine Caro (système technique céramique).

REGION DU RIFT ET DU NIL
Intitulé : Ruptures et continuité dans le peuplement de l’Afrique à la fin du Pléistocène : paléoanthropologie, paléoenvironnement et archéologies comparées du Rift et du Nil dans leur cadre continental
Responsable : François BON, Professeur de préhistoire à l’université de Toulouse 2 Jean-Jaurès (TRACES)

Ce programme ANR qui a débuté en 2015 pour 4 ans (avec les partenariats UMR 5199 PACEA, UMR 7194 HNHP, UMR 7209 AASPE, UMR 5060 IRAMAT) a pour objectif de conduire l’analyse comparée des données archéologiques, anthropologiques et environnementales entre la vallée du Nil et celle du Rift lors des derniers millénaires du Pléistocène. Ce faisant, il a pour enjeu de tester l’hypothèse selon laquelle le dernier maximum glaciaire converti ici en « Big Dry » dicta des conditions environnementales déterminantes vis-à-vis des modes de vie des populations humaines, leurs stratégies d’adaptation, leurs déplacements, l’extension de leurs bassins de peuplement et plus largement leur démographie. Il s’appuie pour cela sur une équipe pluridisciplinaire d’une trentaine de personnes, coordonnée à partir de 5 laboratoires français et en lien étroit avec les institutions françaises à l’étranger, à commencer par le Centre Français des Etudes Ethiopiennes basé à Addis Abeba.


NAMIBIE
Intitulé : Human Origins in Namibia
Responsable : Laurent BRUXELLES, Responsable scientifique Inrap, co-directeur du pôle Afrique, TRACES.

Ce projet de recherche (financé par le MAEDI) part du postulat que la notion de berceau de l’Humanité correspond essentiellement à des pièges géologiques ayant fonctionné pendant l’apparition du genre Homo et ayant permis la préservation de ces vestiges jusqu’à nos jours. A l’image des sites d’Afrique du Sud, nous avons donc recherché des karsts africains ayant une évolution géologique et géomorphologique susceptible de receler des restes d’Hominidés anciens.
Une région calcaire, située au nord-est de la Namibie, à cheval sur la frontière avec le Botswana, semble répondre à l’ensemble de ces conditions : les Aha Hills.  La présence de cavités est avérée et des vestiges de faunes laissent penser que des remplissages fossilifères anciens ont été conservés.
Cette région, très éloignée des principaux axes, a été très peu étudiée. Quasiment rien n’est connu sur le versant namibien de ce massif. Cette mission consiste donc en une véritable exploration de l’aire karstique avec une visite systématique des cavités. En parallèle des observations géologiques et géomorphologiques, une évaluation du potentiel paléontologique et archéologique sera réalisée. Le travail de cartographie sera appuyé par des prises de vue par drone qui permettront en outre de réaliser un premier Modèle Numérique de Terrain de haute précision. L’ensemble de ces données seront intégrées dans un SIG mis en place dans le cadre de cette mission.
Pour mener à bien ce projet, la première mission ayant lieu en octobre 2015, une large équipe interdisciplinaire a été réunie (géomorphologues, paléontologues, paléoanthropologues, archéologues, sigiste, pilote de drone). Essentiellement franco-sud-africaine, elle comprend des chercheurs de différents instituts de recherche (Université Toulouse le Mirail, Université Paul Sabatier, Muséum de Toulouse, Université du Witwatersrand…). Sur place, notre projet s’appuie sur une collaboration étroite avec le Geological Survey of Namibia et avec le National Museum of Windhoek.


DJIBOUTI
Intitulé : Premières Sociétés de Production dans la Corne de l’Afrique
Responsable : Jessie CAULIEZ, Chargée de recherche CNRS (TRACES).
Mission dirigée par Jessie Cauliez depuis 2014. De 2001 à 2013, la direction était assurée par Xavier Gutherz (Professeur Université Paul-Valery-Montpellier). Le programme est financé par la Commission des fouilles du ministère des Affaires Étrangères et Développement International, l’ANR « Big Dry » (dir. F. Bon), le Labex Archimèdes porté par l’université Paul Valery-Montpellier 3 et l’UMR 5140 Archéologie des Sociétés Méditerranéennes.

En Afrique, les évolutions du climat depuis la fin du Pléistocène prennent des formes bien plus extrêmes que dans d’autres parties de la Planète. Pour la Préhistoire, il est admis, qu’en réponse à ces bouleversements, les sociétés humaines de cette partie du monde ont dû adopter des stratégies économiques et sociales très variées selon les contextes environnementaux, régionaux et bien sûr culturels pour assurer leur survie. La géographie des territoires, les pressions de subsistance exercées par ce milieu auraient ainsi joué un rôle essentiel dans l’émergence des premières sociétés productrices. Le programme de recherche cherche à comprendre les paramètres intervenants au cours du processus de néolithisation : bagage social, mental et culturel nécessaire à l’émergence de nouvelles pratiques, accroissement démographique associé à un climat stable favorisant la fixation, ou encore hiérarchisation et spécialisation des sociétés. Il s’agit aussi de mesurer la vitesse de diffusion de l’économie de production dans la Corne et d’identifier les modalités de cette diffusion : vastes mouvements de populations, acculturation de petits isolats culturels par contacts ou transferts d’idées...en considérant bien sûr que ces scénarios ne peuvent être vus comme mutuellement exclusifs.
Dans le cadre du plan en quatre ans (2014-2018), les recherches sont centrées sur le bassin sédimentaire du Gobaad en République de Djibouti, dans ce « triangle Afar » situé entre Dikhil et le lac Abhé, au débouché septentrional de la Vallée du Rift vers la Mer rouge et l’océan Indien. Ce bassin a été recouvert par les transgressions majeures du lac Abhé. Tout l’intérêt de ce laboratoire de réflexion est qu’il permet de questionner le rôle levier ou verrou des systèmes écologiques lacustres locaux dans l’émergence et la consolidation de l’économie néolithique, ensuite les éventuelles relations de cause à effet entre ces composantes environnementales et l’élaboration de nouveaux systèmes de valeurs (adaptation des savoir-faire ou choix culturels ?). Le défi est de proposer un ou des modèles recevables sur les mécanismes de la néolithisation dans la Corne de l’Afrique. Pour ce faire, prospections, sondages, fouilles de sites d’habitat, de monuments funéraires, étude de l’art de rupestre, des mobiliers archéologiques, analyses paléoécologiques, géologiques et micromorphologiques, datations AMS en série sur bioapatite servent une analyse exhaustive du peuplement Holocène.

Du laboratoire TRACES, participent au programme Laurent Bruxelles (géomorphologue), Claire Manen (Néolithisation), Lucie Coudert (archéozoologue).

DJIBOUTI/ETHIOPIE

Intitulé : Conditions environnementales et dynamiques de peuplement dans la Corne de l’Afrique durant l’Holocène. L’impact des évolutions lacustres du Lac Abhé sur les origines et la consolidation des premières sociétés productrices du bassin du Gobaad - Programme SEEG de l’INEE (Site d’Étude en Écologie Globale : http://www.cnrs.fr/inee/outils/seeg.htm)
Responsable : Jessie CAULIEZ, Chargée de recherche CNRS (TRACES).
Dates : 2015-2019.
Le programme de recherche SEEG – Bassin du Gobaad vise à observer comment les conditions environnementales en jeu dans la Corne de l’Afrique durant l’Holocène ont pu impacter les dynamiques d’émergence et de peuplement des premières sociétés productrices.
Sur ce processus d’émergence des premières sociétés paysannes, les conditions environnementales qu’a connu le continent est africain depuis le début de l’Holocène (à partir de 12000 avant notre ère) ont en effet très certainement constitué des contraintes considérables. Cette région se positionne sous des latitudes tropicales et les fluctuations climatiques depuis cette date s’y sont révélées bien moins modérées que dans d’autres parties de la Planète. Il est admis, qu’en réaction à ces modifications parfois extrêmes des paysages et des environnements, les sociétés de cette partie du monde ont pu développer, pour assurer leur survie, des stratégies sociales, économiques et culturelles multiples selon les biodiversités locales. C’est ainsi qu’au cœur même de la Corne de l’Afrique, des zones de retard ou au contraire de pénétrations précoces des pratiques agro-pastorales sont identifiées en Éthiopie, République de Djibouti, Somaliland et que les expériences de la néolithisation sont multiples, fait à corréler avec la mosaïque des écosystèmes qui caractérise la région, entre les hauts plateaux éthiopiens et les milieux lacustres et littoraux djiboutiens : pratique secondaire de l’élevage chez des sociétés à forte mobilité dont l’économie est orientée vers la pêche ou pastoralisme et fixation de groupes n’utilisant pourtant pas encore la poterie … Ce sont ces évolutions arythmiques et la pluralité des scénarios dans l’émergence des premières sociétés paysannes que cherche à documenter le programme SEEG. Pour ce faire, le laboratoire de réflexion est celui d’un bassin lacustre, celui du Gobaad dans le sud-ouest de la République de Djibouti, au cœur du triangle Afar.
Durant l’Holocène, ce bassin du Gobaad a été recouvert par les transgressions majeures (montée du niveau) du lac Abhé ou a contrario libéré à la suite de brusques baisses du niveau du lac. En vertu de ces transgressions/régressions lacustres, des épisodes de conquête des environnements exploitables par l’Homme ou inversement des temps de resserrement et d’isolation se sont assurément succédés au cours du temps. Les modes de vies des populations humaines, leur démographie, leurs adaptations, leurs mouvements, la délimitation et l’évolution de leur bassin de vie et l’émergence d’innovation technique s’en sont vus conditionnés. L’enjeu du programme de recherches vise donc, au travers de fouilles archéologiques annuelles et de prospections, à mesurer l’influence des changements climatiques (épisodes humides/arides) sur les dynamiques d’émergence et de peuplement des premières sociétés pastorales.
Ce programme est adossé au programme PSPCA Premières Sociétés Productrices dans la Corne de l’Afrique du Ministère Français des Affaires Étrangères et du Développement International. L’ensemble de ces travaux, mené par près de 20 chercheurs français et doctorants, est aussi accrédité et subventionné par l’Ambassade de France à Djibouti, l’Agence Nationale de la Recherche du CNRS (ANR Big Dry). Les recherches sont soutenues par le laboratoire TRACES (UMR 5608) de Toulouse, le laboratoire ASM (UMR 5140) de Montpellier, le laboratoire PACEA (UMR 5199) de Bordeaux, le laboratoire MNHN (UM7209) de Paris, le laboratoire IRAMAT (UMR5060) d’Orléans, le Labex Archimède, le Labex LaScArBx ainsi que par l’Institut National des Recherches Archéologiques Préventives (INRAP). En République de Djibouti, les recherches sont permises par les autorités djiboutiennes émanant du CERD, à savoir l’Institut de Recherches Archéologiques et Historiques (IRAH).

MAURITANIE
Intitulé : CUivre : PRoduction et Usages à l'Holocène en Mauritanie
Acronyme : CUPRUM
Responsables : Antoine COURCIER, membre associé au laboratoire TRACES, Ethmane DADI ESSAID, archéologue à l’Institut Mauritanien de Recherche et de Formation en matière de Patrimoine (IMRFP)
Dates : 2016-2020
Ce projet vise à reprendre la question de l’origine et du développement de la métallurgie en Afrique de l’Ouest. La Mauritanie, à l’interface de deux traditions métallurgiques, est une région clef pour répondre à cette problématique.
Ce projet s'appuie, d’une part, sur le potentiel souligné par les travaux antérieurs de Nicole Lambert dans la région d’Akjoujt et, d’autre part, sur les découvertes récentes dans ce secteur, dans le cadre de la mission menée en Septembre 2015 en collaboration entre le CNRS et l’Institut Mauritanien de Recherche et de Formation en matière de Patrimoine (IMRFP).
Ce projet repose sur une coopération entre le laboratoire TRACES/UMR 5608, l’Université Jean Jaurès Toulouse 2, l’ambassade de France à Nouakchott et plusieurs partenaires institutionnels mauritaniens : l’Institut Mauritanien de Recherche et de Formation en matière de Patrimoine (IMRFP), l’Université de Nouakchott, l’Ecole des mines de Mauritanie (EMiM), l’Office National des Musées Mauritaniens (ONMM) et la compagnie minière Mauritanian Copper Mine (MCM), partenaire privé.
Le caractère novateur du projet CUPRUM résulte de la volonté de mettre en synergie plusieurs disciplines : archéologie, géologie, métallogénie, industrie minière et sciences du laboratoire. Suivant une dynamique interactionnelle entre les recherches de terrain et celles menées en laboratoire, deux axes principaux de recherche seront étudiés : la caractérisation de la métallurgie du cuivre (chronologie, technologie, culture), et la détermination de ses réseaux de circulation.
Financement : Ministère des Affaires Etrangères et du Développement International, IMRFP, EMIM, Compagnie minière Mauritanian Copper Mines, filiale de la société First Quantum Minerals (moyens humains et logistiques)
Membres de TRACES participant au programme de recherche : Sandrine BARON (chargée de recherche CNRS), Caroline ROBION-BRUNNER (chargée de recherche CNRS)

TOGO
Intitulé : Sidérurgie et environnement au Togo : Stratégie d’exploitation des ressources naturelles dans le cadre d’une production du fer ancienne et intensive (région Bassar, Togo).
Acronyme : SIDERENT
Responsable : Caroline Robion-Brunner, chargé de recherche CNRS (TRACES).
Mission dirigée depuis 2014 par Caroline Robion-Brunner sur financement ANR  (JCJC 2014-2017).

Le pays Bassar au nord Togo est un lieu exceptionnel pour étudier l’histoire des forgerons et l’impact de leurs activités sur la société et l’environnement. Malgré la disparition de la sidérurgie traditionnelle pourtant ancienne et intensive, la mémoire en est encore vivante et régulièrement étudiée, et la qualité du minerai attire de nouveau les industriels. Ce patrimoine humain et matériel nous échappera si une équipe internationale (France, Togo, Etats-Unis) et interdisciplinaire (ethnologie, archéologie, archéométrie, géologie, métallurgie, géographie et anthracologie) ne s’investit pas rapidement dans cette région. Les recherches déjà effectuées et en cours nous permettront d’aller directement à l’essentiel.
Après l’agriculture, la métallurgie du fer révolutionna profondément les schémas organisationnels, économiques et technologiques des communautés humaines. Sa généralisation transforma durablement terroirs et territoires. Si ce principe est aujourd’hui admis, son ampleur et sa chronologie restent encore très largement méconnues. Le pays Bassar offre un cadre unique pour avancer sur ces questions.
Le projet SIDERENT est diachronique et a pour objectif :
- étudier la technicité, les volumes, la qualité du fer produit ;
- étudier les modalités de gestion des ressources naturelles ;
- étudier l’impact de la sidérurgie sur la société et l’environnement.
Le pilier central du projet SIDERENT, sur lequel repose sa force et son ambition, est de répondre à des questions d’interaction Homme-Milieu par l’étroite association de toutes les familles scientifiques (humaine, naturelle et physique).


ZIMBABWE
Intitulé : L’art rupestre des chasseurs-collecteurs du Later Stone Age d’Afrique australe : apparition, filiations et ruptures dans les Matobo, Zimbabwe
Acronyme : MATOBART
Responsables : Camille Bourdier (Maître de Conférences, Université Toulouse Jean Jaurès), Ancila Nhamo (Maître de Conférences, University of Zimbabwe) et Guillaume Porraz (Chargé de Recherches au CNRS, UMR 7041 ArScAn)
Dates : 2017-2021

Le programme « L’art rupestre des chasseurs-collecteurs du Later Stone Age d’Afrique australe : apparition, filiations et ruptures dans les Matobo, Zimbabwe » (MATOBART) est une collaboration interinstitutionnelle internationale entre l’Université Toulouse Jean Jaurès-UMR 5608 TRACES, le CNRS-UMR 7041 ArScAn et la University of Zimbabwe ayant pour ambition d’établir des liens scientifiques et académiques sur le long terme, autour de l’archéologie, entre la France et le Zimbabwe.
Le projet porte sur le massif des Matobo, au sud-ouest du Zimbabwe à proximité de la frontière avec le Botswana, classé au Patrimoine Mondial de l’UNESCO pour son art rupestre. Sa problématique est double : i) l’âge et les conditions d’émergence de l’art rupestre dans les Matobo, ii) la variabilité chronologique de l’art rupestre et les dynamiques socio-culturelles dans le temps long des populations du Later Stone Age dans la province Zimbabwe-Limpopo. Un faisceau d’indices pointent vers l’existence d’un art rupestre pléistocène, LSA et peut-être même Late Middle Stone Age, pour le moment inconnu en Afrique australe. Proposer un cadre chrono-stylistique de référence pour la région est l’autre enjeu afin de caractériser les éléments de filiation et de rupture dans la production d’art rupestre.
À partir de la reprise interdisciplinaire des sites de référence de Pomongwe et Bambata, les objectifs du projet sont ainsi triples : i) construire une séquence stylistique de référence pour les Matobo à travers une analyse stylistique multicritères couplée à une analyse technologique des peintures, ii) donner des éléments de chronologie à cette séquence stylistique, iii) l’intégrer dans la séquence chrono-culturelle de la région Zimbabwe-Limpopo. Ce programme combine missions de terrain (enregistrements-inventaires et relevés systématiques des parois ornées, caractérisation des pots de peinture, cartographie des gîtes de matières colorantes locales) et reprise des collections archéologiques (caractérisation des écailles peintes et matières colorantes en stratigraphie, réexamen typo-technologique des industries lithiques, datations).
Financements : Ministère des Affaires Etrangères et du Développement International